Sous pression, Orange annonce un prochain plan de “relance” du réseau cuivre

Sous pression, Orange annonce un prochain plan de

La bascule du cuivre et le maintien d’une qualité de service digne de ce nom dans les zones encore dépendantes de cette infrastructure vieillissante n’en finit pas de concentrer l’attention des autorités et des opérateurs. Alors que le gouvernement avait promis des premiers arbitrages dans ce dossier brûlant pour les territoires ruraux début mars, ceux-ci se font encore attendre.

La situation est pourtant critique dans un certain nombre de territoires – comme la Corse, la Drôme, les pays de la Loire ou l’Ardèche – où le déploiement de la fibre n’est encore qu’un mirage, et qui dépendent essentiellement d’un réseau cuivre en mauvais état pour leur connectivité. Ce qui a poussé en décembre dernier des élus de ces collectivités à signer une tribune pour déplorer le manque d’entretien du réseau par Orange – délégataire du service universel – ainsi que le fait « que l’ouverture d’une ligne prenne plus de six mois, et la réparation des semaines », alors que l’opérateur est « censé intervenir sous 48 heures ».

« La situation devient aujourd’hui intolérable sur le terrain, où l’on constate une accélération du manque d’entretien et de la dégradation des infrastructures, qui nous a amenés à signer une tribune à la fin de la convention de service universel en décembre dernier », déplorait ce jeudi la députée LREM de la Drôme, Célia de Lavergne, à l’origine d’une mission flash sur ce sujet.

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Un nouveau plan cuivre à venir

Interrogée en marge d’une conférence tenue sous l’égide de l’Arcep, celle-ci rappelle qu’il existe « aujourd’hui des hameaux où nombre de personnes âgées dépendent du réseau cuivre pour leurs systèmes de télésurveillance », en qualifiant le maintien d’une qualité de service optimale sur le réseau cuivre d’« urgence sanitaire ». Avant de conclure qu’« il y a à la fois un sentiment d’abandon et de mise en danger de la vie d’autrui car on a là un vrai sujet d’urgence de sécurité publique ».

Orange se défend – par la voix de son secrétaire général Nicolas Guérin – de tout « abandon du réseau cuivre ». L’opérateur historique assure qu’il va engager un plan de « relance » du réseau cuivre dans les départements qui y sont encore les plus dépendants – et les plus touchés par les défaillances techniques. « On a effectivement un problème mais on va annoncer dans les jours à venir un plan cuivre très ambitieux, massif, avec de nouveaux moyens, qui sera uniquement financé par Orange », faisait ainsi savoir le dirigeant ce jeudi.

Dans l’attente de l’annonce de ce plan, celui-ci a également posé la question qui fâche : celle du financement futur de l’entretien du réseau cuivre, auquel Orange consacre chaque année 500 millions d’euros. « La question qu’on pose c’est comment, collectivement, on entretient ce réseau cuivre et on en supporte les coûts », n’a-t-il pas manqué d’interroger.

L’Arcep mise sur la pédagogie

Le secrétaire d’Etat au Numérique Cédric O assure également avoir avec l’opérateur historique « un certain nombre de discussions pour que la qualité du réseau cuivre soit maintenue jusqu’au bout, de manière à ce que les Français qui en dépendent encore puissent bénéficier d’une qualité de service optimale et d’une forme de service universel, jusqu’à ce qu’une autre solution leur soit apportée ». « J’espère que nous pourrons avancer dans les jours qui viennent sur cette question de la qualité de service », précise-t-il.

De son côté, l’Arcep souhaite se « porter garante de la fermeture du réseau cuivre » en misant sur le dialogue, mais également sur une meilleure information apportée au grand public via son outil “Ma Connexion Internet”, dont la version finale vient d’être mise en ligne. Cet outil cartographique permet à ses utilisateurs de connaître l’ensemble des réseaux (filaires ou hertziens) et des opérateurs disponibles dans leur région, ainsi que les débits auxquels ces derniers peuvent prétendre.

Une manière pour le régulateur de mettre une fois de plus en avant sa stratégie de régulation par la donnée initiée par le prédécesseur de sa nouvelle présidente Laure de La Raudière, Sébastien Soriano. Reste que ce mode de régulation ne suffira pas et que le ton se fait de plus en plus ferme du côté du gendarme des télécoms, à mesure qu’Orange avance dans son projet d’extinction du cuivre, que l’opérateur historique souhaite avoir finalisé d’ici à 2030. Reste maintenant à savoir quelle sera la réponse d’Orange à cette nouvelle offensive des autorités sur la question brûlante de la bascule du cuivre.

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