Soupçon de maltraitances et de racisme dans les cellules du tribunal de Paris – Le Parisien

Humiliations, insultes racistes voire homophobes, privations de nourriture ou d’eau, refus de soins médicaux et même vols… Plus d’un millier de personnes auraient subi des maltraitances de la part d’une vingtaine de policiers lors de leur séjour dans les cellules du dépôt de l’ex-tribunal de grande instance (TGI) de Paris – aujourd’hui renommé Compagnie de Gare de la Zone d’Attente (CGZA) – révèle Streetpress dans une enquête publiée ce lundi.

Les faits, mis au jour par un lanceur d’alerte, le brigadier-chef Amar Benmohamed, se seraient déroulés pendant environ deux ans. « Au total, sur un peu plus de deux ans, plus de mille prévenus ont été maltraités. C’est même sans doute plus », dénonce auprès de Streetpress Amar Benmohamed, également délégué syndical chez Unité SGP-Police.

Ces accusations ont fait l’objet d’au moins trois enquêtes, menées par la police des polices, l’IGPN. Mais à ce jour, aucune sanction n’a été prise. Au contraire, certains fonctionnaires mis en cause auraient même obtenu les mutations qu’ils avaient demandées, selon le pure-player.

« Je te lancerais tout ça dans la Seine »

Les faits dénoncés auraient commencé au premier semestre 2017, alors que le tribunal de grande instance était encore situé sur l’île de la Cité. « Ils [appelaient] tous les déférés les bâtards. […] Le mot est entré dans le langage courant et tout le monde a suivi, gradés compris. Sauf deux officiers », dénonce le brigadier-chef.

Les incidents se seraient ensuite multipliés. « Ferme ta gueule, sale bougnoule », « négro », « je te lancerais tout ça dans la Seine », auraient notamment été proférés, selon Amar Benmohamed. « En plus d’être verbalement stigmatisés au moment de leur fouille, les déférés qui avaient eu le malheur d’entrer dans la joute verbale […] se voyaient parfois (une fois placés dans leurs cellules) privés de nourriture durant plusieurs heures, voire durant la nuit entière », a épinglé le brigadier-chef dans un rapport daté du 12 mars 2019, adressé à sa hiérarchie, publié par Streetpress.

Vols

Le policier pointe également des vols de « liquidités », de « petit matériel informatique » et même… de « quantités conséquentes de stupéfiants » sur des déférés. Vols de stupéfiants qui ont également fait l’objet d’une enquête, confiée elle aussi à l’IGPN.

Sollicitée par Streetpress, la préfecture de police de Paris s’est déclarée « particulièrement sensibilisée au suivi et à l’encadrement de jeunes personnels » mais n’a pas souhaité faire de « commentaires sur les procédures judiciaires en cours ».

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