Sophie Pétronin : pourquoi sa libération agace le Rassemblement national – RTL.fr

“On a payé une somme considérable, on a libéré 200 jihadistes pour récupérer “Maryam”, agent émerveillé de la propagande islamiste !”. Qui aurait pu croire que Sophie Pétronin, prisonnière d’un groupe jihadiste malien depuis quatre ans, serait sous le feu des critiques dès son retour en France ? À peine, l’humanitaire franco-suisse a-t-elle atterri en France vendredi 9 octobre, que déjà, certains politiques sautent sur l’occasion.

En cause, les propos qu’elle a tenus sur RFI et TV5 Monde, juste après son retour. Sophie Pétronin déclare notamment avoir transformé sa période de détention en “retraite spirituelle” pour mieux supporter le temps. Elle s’est d’ailleurs convertie à l’islam et dit se faire appeler “Mariam”, comme elle l’a précisé sur TV5 Monde : “Pour le Mali, je vais prier et implorer la bénédiction d’Allah, parce que je suis musulmane. Vous dites Sophie, mais c’est Mariam que vous avez devant vous”.

Elle a annoncé vouloir repartir à Gao (Mali) pour poursuivre son opération humanitaire et a refusé de qualifier ses ravisseurs de jihadistes : “C’est une guerre entre des groupes d’opposition armée au régime, ils trouveront le chemin pour la paix. Je leur souhaite en tout cas vivement”.

Ces propos n’ont pas manqué de faire réagir l’extrême droite, par la voix de l’eurodéputé RN Gilbert Collard : “Nous sommes vraiment les otages de notre propre bêtise : on a payé une somme considérable, on a libéré 200 djihadistes pour récupérer “Maryam”, agent émerveillé de la propagande islamiste !”.

Pour autant, Sophie Pétronin n’était pas le seul enjeu des négociations entre AQMI (Al-Qaïda au Maghreb islamique) et le gouvernement de transition malien. L’enjeu se situait surtout au niveau de la libération du principal opposant politique malien et ancien ministre, Soumaïla Cissé, comme l’explique Claude Moniquet, président de l’ESISC (European Strategic intelligence and Security Center). 

S’il n’y a pas de chiffre officiel, environ 200 personnes présentées comme jihadistes par le pouvoir malien ont par ailleurs été libérées entre dimanche et mardi 6 octobre. Cette nouvelle n’a pas manqué d’indigner le Rassemblement national : “Nos soldats combattent au Mali depuis de longues années. Certains de leurs camarades sont morts au combat. Jamais on ne devrait transiger avec l’islamisme et permettre la libération de jihadistes, au risque d’exposer plus encore nos armées déjà durement éprouvées”, a notamment tweeté sa présidente Marine Le Pen.

Selon le journaliste de France 24 Wassim Nasr, spécialiste des mouvements terroristes, les prisonniers libérés par le gouvernement malien ne seraient pas des “jihadistes”, à proprement parler, mais plutôt des petites mains de l’insurrection au Nord du Mali : “La majorité de ces prisonniers ne sont pas djihadistes”, a-t-il déclaré.

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