SNCF. TGV, Ouigo et Transilien circuleront normalement lundi, les TER encore perturbés – Ouest-France
Les TGV, les Ouigo et le Transilien « circuleront normalement » lundi, a précisé la direction de la SNCF en fin de journée. Le patron de la SNCF a assuré, dimanche en fin de journée, que « tous les billets seront remboursables à 100 % » et a annoncé la création d’un fonds d’indemnisation.
Le mouvement social à la SNCF perturbait à nouveau la circulation des trains dimanche pour son troisième jour, mais la direction prévoyait une nette amélioration du trafic lundi, sur fond de bras de fer autour du « droit de retrait » entre le gouvernement et les syndicats, appuyés par des politiques classés à gauche.
Lundi, Ouigo, dont le trafic a été très perturbé, voire nul, de même que les TGV, « circuleront normalement », a précisé la direction de la SNCF en fin de journée. Circulation normale également sur l’ensemble des lignes du réseau Transilien. Seuls les TER, avec 3 trains sur 4, et les Intercités (deux trains sur trois) continueront à être impactés, selon la direction.
Trafic du lundi 21 octobre
TGV : normal
OUIGO : normal
Transilien : normal
Intercités: 2/3 trains, selon les régions
TER : 2/3 trains, selon les régions— SNCF (@SNCF) 20 octobre 2019
Dimanche, la SNCF avait déjà noté une reprise « progressive, nette en Ile-de-France, sur les trains grandes distances et dans certaines régions », mais « très difficile » dans certaines régions, comme l’Occitanie ou Champagne-Ardenne.
Mais en cette fin de week-end, la gare Part-Dieu à Lyon restait bondée de voyageurs en transit et dans l’expectative. Le trafic TGV connaissait une légère amélioration par rapport à samedi, en revanche « il y a quelques TER mais ils ne sont pas nombreux », concédait un employé de la SNCF en gilet rouge à un voyageur qui souhaitait rejoindre Grenoble.
Un accident a fait 11 blessés mercredi dernier
À l’origine du mouvement, un accident survenu mercredi soir, lorsqu’un TER reliant Charleville-Mézières à Reims a percuté un convoi routier exceptionnel coincé sur un passage à niveau dans les Ardennes, faisant 11 blessés dont plusieurs hospitalisés. Le conducteur, qui a porté secours aux passagers alors qu’il était lui-même blessé, était le seul agent SNCF à bord du train.
Les syndicats contestent ce mode de fonctionnement, qui permet de faire circuler des trains sans contrôleur, évoquant des risques de sécurité pour les voyageurs.
« C’est un mode d’exploitation […] très largement utilisé en Europe », a assuré dimanche le secrétaire d’État aux Transports, Jean-Baptiste Djebbari, sur BFMTV.
Selon les syndicats, la direction leur a fait parvenir dans la matinée un « relevé de décisions » basé sur la réunion de cinq heures dans la nuit de vendredi à samedi, qui s’est soldée par un échec.
Didier Mathis, de l’Unsa ferroviaire (2e syndicat de la SNCF), y voit des « avancées » : « La direction a pris en compte le fait que les engins en circulation sont vulnérables, mais nous maintenons le principe de précaution ».
L’Unsa tiendra des réunions à partir de lundi « pour décider de la stratégie à adopter ».« La direction reconnaît qu’il y a un souci, mais il n’y a pas de mesures concrètes. C’est pas fini, on va continuer », balaie pour sa part Julien Troccaz, de Sud-Rail (3e syndicat).
« Personne n’est content »
Le ton est rapidement monté dès le début du week-end entre l’exécutif et la direction d’un côté, et les syndicats de l’autre.
Le Premier ministre Édouard Philippe a dénoncé samedi un « détournement du droit de retrait qui s’est transformé en grève sauvage » et a « demandé à la SNCF d’examiner toutes les suites qui pouvaient être données, et notamment judiciaires ».
Jean-Baptiste Djebbari a estimé dimanche que la SNCF pourrait prononcer des sanctions individuelles et saisir la justice, et le patron de la SNCF, Guillaume Pepy, a qualifié ce mouvement de « grève surprise » et « pas admissible ».
Sur franceinfo, le patron de la SNCF a assuré dimanche en fin de journée que « tous les billets seront remboursables à 100 % » et a annoncé la création d’un fonds d’indemnisation d’un million d’euros.
Ils « n’ont pas compris qu’il y a une colère des agents à propos de la sécurité », s’insurge Julien Troccaz, de SUD-Rail, qui insiste sur le fait qu’elle n’est pas liée à la prochaine journée d’action.
Même son de cloche à l’Unsa
Contrairement à ces deux syndicats, la CGT (première organisation à la SNCF) lie les revendications et appelle à participer « massivement » à la journée d’action du 5 décembre contre la réforme des retraites, en y joignant « les sujets d’entreprise, notamment la sécurité ». Le syndicat accuse le Premier ministre de vouloir « le pourrissement ».
Les contrôleurs et les conducteurs ont obtenu l’appui de politiques classés à gauche.
« Personne n’est content de ne pas avoir de train, mais les cheminots aujourd’hui se battent pour notre sécurité, pour un service public », a réagi Yannick Jadot (EELV).
Pour Fabien Roussel (PCF) « le gouvernement et le Premier ministre feraient mieux de donner des moyens à la SNCF plutôt que de dénoncer des cheminots qui défendent un service public des transports sûr et garanti », quand Clémentine Autain (LFI) a demandé de pas « opposer ceux qui prennent le train et ceux qui permettent aux trains de circuler ».
De son côté, Marine Le Pen, la présidente du Rassemblement national a considéré que « sur le fond, (les cheminots) ont très certainement raison de demander qu’il y ait plus de personnel ». Mais « sur la forme, je suis en désaccord ».