SNCF : retour à la normale progressif ce lundi – Le Parisien

Soulagement en vue en ce début de semaine ? Après trois jours de pagaille et de galère pour des voyageurs, privés de RER et de trains Intercités, TER ou de Ouigo au tout début des vacances de la Toussaint, le trafic devrait reprendre progressivement ce lundi, estime la SNCF.

« A mouvement exceptionnel, mesures exceptionnelles » : dans nos colonnes, le patron de l’entreprise publique, Guillaume Pepy, annonce non seulement que tous les billets non utilisés seront remboursés, mais aussi qu’un fond doté d’un million d’euros, opérationnel d’ici la fin de la semaine, servira à dédommager les usagers ayant dû acheter un autre billet, annuler une nuit d’hôtel, etc.

VIDÉO. Pepy annonce la création d’ « un fonds d’indemnisation d’1 million d’euros »

Des retenues sur salaire pour certains grévistes

Après deux jours de fortes tensions, pendant lesquels le gouvernement a eu des mots très durs à l’encontre de cette « grève sauvage », le ton s’est adouci, dimanche soir : certes, ce mouvement, qui ne remplit pas les conditions pour que les agents puissent exercer leur droit de retrait, reste illégal; certes, il y aura des sanctions pécuniaires à l’encontre des grévistes; « mais ma porte est restée ouverte, dès le vendredi », souligne Guillaume Pepy, pour qui le dialogue social n’a donc pas été rompu. Et qui nous annonce la tenue de réunions importantes, sur la stratégique question de la sécurité, dès jeudi.

Revoir la partie basse des TER

La sécurité… De fait, tout est parti de là, après l’accident de mercredi à Saint-Pierre-sur-Vence (Ardennes), qui a fait 11 blessés dont le conducteur, mais aurait pu être plus grave encore, la radio devant permettre d’alerter les trains alentour et donc éviter un « suraccident » ayant été détruite lors de la collision.

Même le secrétaire d’Etat aux transports, Jean-Baptiste Djebbari, reconnaissait dimanche qu’il « faudra renforcer la partie basse des TER ». Ce même accident a, par ailleurs, relancé le débat sur tous ces trains circulant avec pour seul agent à bord le conducteur. « La présence d’un contrôleur a bord permettrait aussi d’éviter certaines agressions », rappelle Bruno Poncet, de SUD-Rail.

Prochaine mobilisation annoncée le 5 décembre, sur les retraites

Dans une entreprise publique en pleine mutation, et qui doit se préparer d’ici fin 2020 au choc de l’ouverture à la concurrence, le climat est d’autant plus tendu que la réforme des retraites en cours inquiète, elle aussi, fortement les agents. Une journée d’action interprofessionnelle, largement initiée par l’Unsa et SUD-Rail, est d’ailleurs programmée pour le 5 décembre prochain – les voyageurs devraient à nouveau être soumis à rude épreuve ce jour-là.

La pagaille de ce week-end a-t-elle aussi à voir avec une forme de surenchère syndicale? Plusieurs experts interrogés en sont convaincus. Car si l’accident de mercredi a suscité une émotion collective spontanée, sur le dossier ultrasensible de la sécurité, la CGT a largement mobilisé ses troupes dans la foulée. Une façon de reprendre la main avant le 5 décembre, et de commencer à faire monter la pression. « Ce week-end, c’était le tour de chauffe », conclut un expert.

Ce sera le baptême du feu pour le nouveau patron de la SNCF, Jean-Pierre Farandou, qui prendra ses fonctions le 1er novembre.

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