SiteW : Le Wix français est cantalou

SiteW : Le Wix français est cantalou

Un nouveau site marchand est créé en moyenne toutes les 20 minutes en France. Avec la pandémie de Covid-19 et les confinements qui se sont succédé, les commerces de proximité et les PME ont redoublé d’efforts pour se transformer numériquement, ouvrant un boulevard d’opportunités pour les créateurs de sites web.

Plus de 10 ans après son lancement, SiteW a profité de la vague des interfaces WYSIWYG (“What you see is what you get”, ou “ce que vous voyez est ce que vous obtenez” en français) pour attirer des utilisateurs, même si la durée de vie d’un site internet est souvent éphémère. Et SiteW a face à lui le leader WordPress et une myriade d’offres internationales concurrentes à bas coût. « C’est pas facile d’être une petite entreprise française au milieu des géants étrangers », admet Fabien Versange, cofondateur et gérant de SiteW, à ZDNet.

Pourtant, la petite entreprise n’a pas à rougir de ses résultats. Avec cinq offres, dont quatre payantes, elle compte aujourd’hui 350 000 sites gratuits actifs, et près de 6 millions de clients payants. Sans avoir les qualités d’un WordPress sur la partie blogging, elle attire dans ses filets les petites entreprises, les commerces de proximité, les mairies, les associations ou les simples particuliers, en quête d’une solution pour créer en quelques minutes leur blog ou vitrine en ligne sans background technique, et glaner au passage quelques rudiments en matière de référencement et d’édition.

Les cofondateurs de SiteW, Fabien Versange et Cédric Hamel, sont tous deux ingénieurs informatiques, diplômés à Toulouse. Contre toute attente, ils ont choisi le Cantal pour poser leurs valises et lancer SiteW en 2007, d’abord dans un petit village de 400 habitants, puis à Vic-sur-Cère, une bourgade un peu plus grosse de la région. « Pour les utilisateurs, que l’on soit à Paris ou dans le Cantal, cela ne change pas grand-chose. Nous avons la fibre et nous leur répondons facilement », assume Fabien Versange, fervent défenseur de la qualité de vie et de l’immobilier moins cher en milieu rural.

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« La start-up du Cantal »

L’entrepreneur y voit même un avantage côté business. « Nous ne sommes pas une énième start-up d’une grande ville, nous sommes la start-up du Cantal. La CCI du Cantal sait qu’on existe. On est aidé de ce côté-là pour avoir de la visibilité, et être tenus informés si des dispositifs se mettent en place. »

L’ancrage territorial permet aussi à SiteW de se différencier sur la partie support. « Nous sommes un service en ligne, mais nous souhaitons garder de l’humain », explique Fabien Versange. Tous les collaborateurs travaillent à tour de rôle sur le service client, qui se fait essentiellement par retour d’e-mail. « Cela nous permet d’étudier les problèmes des clients en détail, d’étudier leur site, et de leur envoyer des instructions précises. » Cela fait donc « une grosse différence avec les sites anglo-saxons », poursuit Fabien Versange.

Depuis 2019, SiteW a un peu quitté son département d’Auvergne pour mettre un pied dans la capitale. L’entreprise a racheté un jeune concurrent, Orson, qui s’est lancé en 2012 dans la création de sites. « On a vu la complémentarité des services. Nous sommes très tech, tandis qu’Orson est plus marketing, avec un blog très bien référencé », analyse Fabien Versange. Pour la petite boîte historique du Cantal, c’est une opportunité de développer davantage sa stratégie de référencement. « On a un produit qui plaît, mais qui manque de notoriété ! L’équipe marketing nous aide à nous faire connaître. »

Les salariés rattachés au pôle technique et au service client sont restés toutefois cantalous. Même si être à la campagne n’a pas que des avantages, surtout pour attirer des jeunes urbains, reconnaît Fabien Versange. Et ce problème est d’ailleurs très actuel, car l’équipe tech est à la recherche d’un développeur Vue.js.

25 % de la clientèle hors de France

Aujourd’hui, SiteW réalise un chiffre d’affaires annuel de 700 000 euros, et la direction rêve de continuer à croître à l’international. Un quart de la clientèle est pour l’heure basée hors de France, la plupart dans les pays francophones et anglophones. SiteW ambitionne notamment de monter une équipe au Mexique courant 2022, pour communiquer avec le monde hispanophone.

Sur sa roadmap produit, SiteW veut entamer une refonte de son back-office. L’entreprise met également en place des partenariats avec des agences indépendantes pour espérer toucher un marché différent. Hormis son offre gratuite populaire, mais toujours assez bridée, SiteW dispose de quatre offres payantes, dont une offre e-commerce sur laquelle l’entreprise s’est particulièrement investie depuis deux ans. Dorénavant, le service permet d’intégrer du click & collect et de vendre des produits numériques comme les chèques cadeaux, évoque Fabien Versange.

Pour l’aider à progresser sur la partie juridique et financière, SiteW a rejoint en parallèle depuis la rentrée un programme d’accélération clermontois géré par Village by CA. « J’espère que Village by CA sera une rampe de lancement », souffle Fabien Versange.

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