Sigfox : La reprise du fleuron français fait les frais de la présidentielle

Sigfox : La reprise du fleuron français fait les frais de la présidentielle

Le fleuron français de l’internet des objets Sigfox a été placé en redressement judiciaire fin janvier. Près de trois mois plus tard, il semblerait que la procédure de reprise de la société basée à Labège (Haute-Garonne) progresse difficilement. Dans une lettre ouverte diffusée à la presse ce mercredi, le CSE de l’entreprise pointe du doigt le gouvernement, accusé d’entraver le rachat de Sigfox par l’un des trois derniers candidats en lice, à savoir la société Unabiz, immatriculée à Singapour, qui opère aujourd’hui le réseau 0G de l’entreprise française en Asie.

Sur les neuf candidats initiaux à la reprise de Sigfox (à savoir les sociétés Actility, Heliot, Iwire, OTEIS, Sentiens, Zekat, Unabiz et les fonds Buffet Investment et Greybull Capital), le CSE de Sigfox indique qu’ils ne sont plus que trois, tout en précisant que “les salariés ont désigné, par l’intermédiaire de leurs représentants, leur favori”, en l’occurence UnaBiz.

Las, il semblerait bien que l’immatriculation singapourienne de la société pose problème du côté de Bercy, qui ne souhaite pas faire de vagues à quelques jours seulement du second tour de l’élection présidentielle. De quoi susciter l’ire des 180 salariés de Sigfox, qui “refusent que les élections présidentielles mettent en péril leur avenir”.

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Une reprise qui tombe mal

Ces derniers défendent la candidature d’UnaBiz en rappelant que la société, fondée et dirigée par deux entrepreneurs français, dont un ancien salarié de Sigfox, a une parfaite connaissance des “problématiques de Sigfox et son écosystème”. “Le CSE estime crédible et intéressante la diversification des sources de revenus expliquée dans la stratégie”, fait également savoir le CSE de Sigfox.

Reste que la société singapourienne doit obtenir l’autorisation du gouvernement pour reprendre le fleuron français. Or celle-ci tarde à arriver, regrette le CSE, qui craint de faire office de victime collatérale de l’élection présidentielle, indiquant savoir de “sources proches du dossier”, que le gouvernement “ne donnerait pas son accord avant le second tour de l’élection présidentielle prévu le 24 avril”.

Pour rappel, après quelques années de tourmente, le fleuron français Sigfox a été placé fin janvier en redressement judiciaire par le tribunal de commerce de Toulouse, qui a assorti la procédure d’une période d’observation de six mois. La société, dont la technologie IoT 0G est majoritairement utilisée pour des services d’asset tracking (c’est-à-dire la localisation et le suivi logistique d’objets) ou de backup de connectivité, a fait les frais de la crise sanitaire, de la pénurie de semi-conducteurs et – surtout – d’une concurrence accrue ces dernières années, la forçant à réviser ses ambitions à la baisse et à céder plusieurs de ses réseaux internationaux.

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