Si les tempêtes de 1999 avaient lieu aujourd’hui, la quasi-totalité de la France serait en alerte rouge – BFMTV.COM
Vingt ans après les faits, la catastrophe est restée gravée dans les mémoires collectives. Arbres déracinés, toitures arrachées, câbles électriques écroulés sur le bitume, voitures ensevelies… Les 26 et 27 décembre 1999, la France est balayée par deux tempêtes d’une violence inouïe.
“Lothar” souffle sur 60% des départements français du nord. Le lendemain “Martin” s’abat sur les départements du sud avec des rafales exceptionnelles, dont un pic à 198 km/h enregistré sur l’Île d’Oléron. Deux jours après les événements, le bilan est lourd: 92 morts, 270 millions d’arbres arrachés et trois ans de récolte anéanties.
Un manque d’anticipation en 1999
À l’époque, les prévisionnistes n’avaient pas saisi à temps l’urgence de la situation. Pour “Lothar”, les modèles de Météo-France en vigueur à l’époque avaient fourni des prévisions pertinentes à partir du 25 décembre. “Cependant, le développement explosif de la tempête est sous-estimé du fait de son caractère exceptionnel”, explique l’institut météorologique.
Deux jours plus tard, le scénario d’évolution de Martin adopté par Météo-France au vu des résultats prévoit le passage d’une forte tempête nécessitant le déclenchement d’une alerte au niveau national. Pour autant, il ne permet pas d’anticiper précisément la trajectoire du phénomène.
“On a vu que les populations avaient été surprises, qu’elles n’avaient pas été préparées et avaient parfois eu des comportements qui les ont exposées, des gens qui sont montés sur les toits par exemple”, se souvient François Lalaurette, directeur des opérations à Météo-France, auprès de l’AFP.
36 heures de gagnées sur les prévisions en 20 ans
Les tempêtes de 1999 marquent le point de départ d’une réflexion lancée par Météo-France à la demande du ministère de l’Environnement pour améliorer l’information des populations. Cette réflexion a abouti à la naissance, en 2001, de la Vigilance météorologique.
Vingt ans après les faits, Météo France a imaginé les cartes qui auraient été produites si ces tempêtes avaient lieu de nos jours. Pour “Lothar” dans le nord de la France, 46 départements auraient été placés en vigilance rouge et 19 en vigilance orange.
“L’amélioration continue de nos modèles de prévisions numériques du temps, permettrait aujourd’hui d’obtenir 36 heures d’anticipations sur la prévision de l’arrivée de Lothar”, estime Météo-France.
Pour Martin, 35 départements français et l’Andorre auraient été placés en alerte rouge, 16 en orange. “Tout cela sans compter les progrès de l’observation. Ces prévisions rejouées utilisent en effet un état initial qui ne peut incorporer que les observations de l’époque”, souligne Météo France, même si les erreurs en matière de trajectoire existent toujours de nos jours.
“De nos jours, nous avons beaucoup plus d’échanges qu’en 1999 avec les autorités, la sécurité civile notamment ou les directions en charge des transports, mais ils ont surtout lieu avant pour préparer le dispositif et qu’on se mette bien d’accord sur la façon dont on va informer la population”, ajoute François Lalaurette.
Au total, sur les deux épisodes de 1999, 79 départements auraient été concernés au moins une fois par une vigilance rouge.
