Sexe, pornographie et bouddhisme: la vie de Nordahl Lelandais en prison – BFMTV

Au troisième jour de son procès, mercredi, l’ancien maître chien, qui a reconnu être l’auteur du meurtre de la petite Maëlys, a fait des révélations sur sa vie en détention, reconnaissant entre autres des relations sexuelles avec une visiteuse.

Un détenu loin d’être modèle. Entendu pour la première fois mercredi au troisième jour du procès consacré au meurtre de la jeune Maëlys, Nordahl Lelandais a fait des révélations devant la cour d’assises de l’Isère concernant sa vie derrière les barreaux depuis plus de trois ans. Disant vouloir “se reconstruire” et “avancer”, l’accusé, qui a reconnu avoir tué Maëlys, met en avant sa découverte du bouddhisme, mais reconnaît aussi avoir eu des relations sexuelles avec des visiteuses et avoir régulièrement consulté des contenus pornographiques en détention.

Interrogé par la présidente de la cour sur sa vie en prison, Nordahl Lelandais, 38 ans, chemise blanche et jean bleu, a d’abord décrit un quotidien passé à l’isolement depuis juillet 2018, un quotidien fait d’insultes. Il assure être passé par “le déni, la honte, le mensonge”.

Une relation sexuelle au parloir

Le trentenaire reconnaît ensuite avoir eu une relation sentimentale en prison avec une femme qui venait lui rendre visite. Elle lui a notamment versé 10.000 euros au total depuis juillet 2018. “Ça m’a permis de faire des cantines, de mettre de l’argent dans le téléphone en prison”, explique-t-il, alors que la détention de ce type d’objets est interdite pour les personnes incarcérées. Il a d’ailleurs reçu pour cela une sanction disciplinaire.

L’ancien maître chien indique avoir également eu deux relations sexuelles avec cette femme, prénommée Elisabeth, alors qu’il était en détention. L’une d’elles a eu lieu alors qu’il se trouvait en unité de vie familiale (UVF), lieu permettant aux détenus de recevoir des proches, ce qui est autorisé. Nordahl Lelandais aurait pu en bénéficier cependant uniquement en raison d’une “erreur de l’administration pénitentiaire”, indique la présidente de la cour. Une seconde relation sexuelle aurait eu lieu entre eux au parloir familial, un acte cette fois passible de sanction disciplinaire.

Elisabeth aurait déjà eu une relation avec un détenu dans le passé, selon nos informations. Cet homme, qu’elle aurait ensuite épousé, était condamné à une lourde peine pour le meurtre de sa petite fille.

Nordahl Lelandais évoque par ailleurs une relation épistolaire avec une lycéenne de Chambéry, en décembre dernier.

“Elle a dit qu’elle avait une vingtaine d’années”, se défend-il. “Vous avez consulté sa page Pinterest, il y a 12 visites”, souligne l’avocat des parents de Maëlys, sous-entendant que Nordahl Lelandais ne pouvait pas ignorer l’âge de la jeune fille. Les échanges entre eux auraient été “bloqués par l’administration pénitentiaire”, selon le trentenaire.

Consultations pornographiques en détention

Détenteur d’un téléphone portable, obtenu grâce à la femme avec laquelle il entretenait une relation, Nordahl Lelandais l’a régulièrement utilisé depuis sa cellule pour consulter des sites pornographiques.

Interrogé sur la consultation, en novembre 2021, d’une vidéo mentionnant le mot “ado”, pour adolescente, dans le titre, le détenu réfute toute association à un contenu de pornographie infantile.

“Je n’ai jamais été voir un site pédopornographique. J’insiste sur le ‘jamais’. Même à l’extérieur”, jure-t-il, face à l’avocat qui insiste.

Outre le meurtre de la petite Maëlys, Nordahl Lelandais doit être jugé pour agressions sexuelles à l’encontre de deux petites-cousines âgées à l’époque de cinq et six ans, ainsi que pour détention et enregistrement d’images pédopornographiques.

A propos du téléphone récemment découvert dans sa cellule, il assure qu’il l’utilise uniquement pour aller sur Facebook. “C’est pas intelligent, je le reconnais”, concède-t-il.

Lectures bouddhistes

Devant la cour, l’ancien maître chien affirme désormais vouloir aller d’avant, après des années faites de petits boulots, de courtes relations sentimentales et marquées par la consommation de drogues.

“Je me suis déconstruit, j’essaie d’avancer, j’essaie de comprendre. Je ne veux plus être la personne que j’étais avant”, clame-t-il.

Ce qui l’a aidé à se calmer? Le bouddhisme, révèle le détenu, dont la personnalité ne cesse de surprendre. “Je lis beaucoup sur l’enseignement du Dharma, le bouddhisme. Ça peut paraître anodin, ça apprend à comprendre ou du moins à accepter ses colères”, avance-t-il.

“Il n’a pas changé”

L’avocat des parents de Maëlys décrit l’accusé comme une “personnalité clivée” et dit ne pas être dupe face à ce qui lui semble n’être qu’une tentative pour convaincre la cour qu’il a évolué.

“Ce portable a été utilisé il y a quelques semaines à peine donc on ne peut pas nous servir le discours selon lequel Nordahl Lelandais aurait changé. Ma réponse est très claire: non, il n’a pas changé”, a lancé maître Fabien Rajon, en sortie d’audience mercredi.

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Déjà condamné à Chambéry en mai 2021 à 20 ans de réclusion pour le meurtre du jeune soldat Arthur Noyer, Nordahl Lelandais encourt la réclusion criminelle à perpétuité pour le meurtre de la jeune Maëlys.

Cécile Danré et Juliette Desmonceaux avec AFP

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