« Seule la durée du mouvement fera la différence » : les opposants à la réforme des retraites de nouveau dans la rue – Le Monde

Manifestation contre la reforme des retraites à Paris le 9 janvier BENJAMIN GIRETTE POUR « LE MONDE »
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Publié aujourd’hui à 19h46, mis à jour à 19h53

Cheminots, agents RATP, enseignants, salariés de l’énergie, de Sanofi, de la Bibliothèque nationale de France ou encore de l’Opéra… Au micro de l’assemblée générale de la gare de l’Est, à Paris, la liste des secteurs en grève est longuement applaudie. En ce trente-sixième jour de grève, les opposants à la réforme des retraites sont venus chercher un second souffle en serrant les cortèges, jeudi 9 janvier. Objectif : maintenir la pression par le nombre et trouver des signes d’espérer un élargissement du mouvement, dans le privé notamment.

« Ils pensaient qu’on allait s’essouffler ? Mais on n’arrête pas ! Jamais ! » Du côté de la gare de Lyon, un gigantesque feu de palette et de sapins de Noël s’embrase pendant que Fabien Villedieu, délégué Sud rail, motive les troupes à l’aube de la quatrième journée de mobilisation interprofessionnelle. Aux côtés des cheminots : des enseignants, des agents RATP, des infirmières de Saint-Antoine… Entre eux, des liens se sont créés en plus d’un mois de mobilisation. La veille, ils ont même organisé une « soupe solidaire » dans le quartier d’Aligre, dans le 12e arrondissement de Paris. « On a récolté 2 600 euros pour la caisse de grève en une soirée ! »

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Tenir, durer, ne pas laisser le mouvement s’essouffler. Et ce malgré le coût du mois de grève, qui vient de s’écouler. « Seule la durée du mouvement fera la différence », tranche depuis Rouen Sophie Lecomte, ancienne éducatrice spécialisée dans le social. « Certains ont fait trop de sacrifices financiers pour reculer maintenant », estime la retraitée de 66 ans.

Bataille de chiffres

Pari réussi dans la capitale, qui – malgré quelques heurts à déplorer en fin de manifestation – a vécu jeudi 9 janvier une nouvelle grande journée de mobilisation. La bataille des chiffres, une nouvelle fois, est un enjeu majeur de la communication autour de la force de la contestation. Cette journée était la plus importante depuis le début du mouvement, à en croire la CGT, qui revendique 370 000 manifestants à Paris, contre 350 000 le 17 décembre et 250 000 le 5 décembre. Le cabinet Occurence en a lui dénombré seulement 44 000 dans la capitale, le ministère de l’intérieur 56 000, deux chiffres en baisse par rapport aux journées précédentes.

A l’échelle du pays, le ministère de l’intérieur a dénombré 452 000 manifestants, contre 615 000 lors de la précédente journée de mobilisation du 17 décembre.

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