Seine-Saint-Denis : Emotion et rumeurs après la tentative de suicide d’une lycéenne à Villemomble – 20 Minutes

Le lycée Clémenceau à Villemomble où une jeune fille a tenté de se suicider. — DOMINIQUE FAGET / AFP
  • Une lycéenne a tenté de se suicider, lundi, dans son lycée de Villemomble.
  • Plusieurs sources font état de problèmes psychologiques.
  • De nombreuses rumeurs sur les raisons de son geste ont circulé sur les réseaux sociaux.

Le mot d’ordre s’est répandu à toute allure sur les réseaux sociaux. Ce mardi matin, près de 70 jeunes se sont rassemblés pacifiquement devant le lycée Clémenceau de Villemomble, en Seine-Saint-Denis, où une élève de Première a tenté de mettre fin à ses jours, lundi, en s’immolant par le feu puis en se jetant du premier étage de l’établissement. Une manière, selon eux, de soutenir la victime – qui se trouve toujours ce mardi en état d’urgence absolue – mais également, selon certains de ces élèves, de dénoncer des dysfonctionnements dans la prise en charge de la lycéenne. De son côté, l’académie de Créteil a appelé dans un communiqué à la « plus grande prudence » concernant les nombreuses rumeurs autour de cette affaire.

Que s’est-il passé ?

Le drame s’est noué lundi après-midi, peu après 15 heures, au sein même de cet établissement réputé tranquille de Seine-Saint-Denis. La lycéenne « s’est aspergée d’un produit inflammable dans le hall de l’établissement puis a mis le feu avant de rejoindre le premier étage et de se jeter dans l’atrium », rapporte l’académie de Créteil. Si les faits se sont produits pendant les heures de cours, une trentaine de lycéens ont été témoins du drame. « Elle s’est jetée de la passerelle qui mène à l’atrium, là où une grande partie du lycée a l’habitude de se réunir », précise une élève.

Selon les pompiers de Paris, deux membres surveillants ont réussi à éteindre les flammes avant l’arrivée des secours. Transportée en urgence absolue à l’hôpital Percy de Clamart – spécialisé dans le traitement des grands brûlés – la victime, âgée de 18 ans, souffre de brûlures sur près de 40 % du corps, notamment au niveau du buste, du visage et des mains. Elle présente également des traumatismes liés à une chute de « trois à quatre mètres », précise une source policière.

Que sait-on de la victime ?

Si le mode opératoire rappelle celui de Lyon – début novembre, un étudiant s’est immolé par le feu pour dénoncer sa précarité – il semble que, dans cette affaire, les motivations soient toutes autres. Plusieurs sources font état d’un profil psychologique particulièrement fragile. « Cette jeune fille était suivie médicalement et il y a eu une grande bienveillance envers elle depuis son arrivée dans l’établissement », a confirmé ce mardi à la presse le recteur de l’académie de Créteil, Daniel Auverlot.

En revanche, contrairement aux multiples rumeurs qui ont circulé sur les réseaux sociaux ces dernières 24 heures, la victime n’a pas fait une précédente tentative de suicide au sein de son établissement. « C’est faux, tout autant que cette rumeur qui dit qu’elle aurait ensuite été exclue pendant trois semaines », affirme-t-on au rectorat. Si la lycéenne a bien été absente pendant trois semaines – elle était revenue au lycée la semaine dernière – c’est d’un commun accord avec la famille. Selon nos informations, début novembre, le personnel éducatif a été alerté par des élèves que la jeune fille, sous un profil masqué, faisait part sur les réseaux sociaux d’idées suicidaires. Une réunion a alors été organisée en urgence avec la famille pour trouver la réponse la plus adaptée à la situation. Est-ce parce que certains élèves ont vu les proches de la victime s’entretenir avec l’administration qu’ils en ont déduit qu’elle avait été exclue ?

Une enquête et des rumeurs

Lundi après-midi, le parquet de Bobigny a ouvert une enquête et confiée les investigations au commissariat du Raincy afin de faire la lumière sur ce drame. Si l’enquête n’en est qu’à ses balbutiements, aucun élément ne laisse supposer que la lycéenne ait été victime de harcèlement ou d’un viol au sein de son établissement comme l’affirment d’autres rumeurs. « Nous n’avons aucun élément qui fasse état d’une problématique de viols ou d’agressions sexuelles », assure-t-on au rectorat de Créteil. « Il n’y a aucune enquête pour viol la concernant », confirme une source policière.

Comment expliquer de telles rumeurs ? Si certains avancent la nécessité pour ces lycéens de trouver des responsables face à une situation d’une violence inouïe, d’autres déplorent une volonté de récupération politique et pointent notamment du doigt le syndicat lycéen FIDL qui a dénoncé un drame qui révèle « un réel manque de moyens au sein de l’Education nationale pour repérer et accompagner les élèves en situation de fragilité psychologique ». Quoi qu’il en soit, le rectorat a indiqué qu’un travail serait mené au sein de l’établissement avec les élèves sur « la propagation des rumeurs sur les réseaux sociaux ».

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