Sécuriser les entreprises dans leurs ventes de données, la pari de Dawex
Certes, les entreprises créent et collectent des données qui peuvent être utiles à d’autres entreprises. Le volume mondial de données devrait doubler entre 2018 et 2022, et encore doubler entre 2022 et 2025. Mais comment sécuriser la transaction entre les parties ? “Nous agissons comme tiers de confiance, et nous proposons aussi une technologie pour être opérateur de place de marché pour les données” explique Laurent Lafaye pour présenter sa société Dawex, spécialiste du négoce de données.
Surtout que depuis la mise en place du RGPD, les entreprises se sont mises de gré ou de force à faire beaucoup plus de conformité sur les données. “C’est un cout, donc ça doit dégager de la valeur” dit Laurent Lafaye. “Et dans les données non personnelles, il y a de gros gisements de valeur. Un constructeur automobile ou un fournisseur de rang 1 ou 2 peut avoir des données qui intéressent des assureurs” dit-il en citant un exemple en production.
La société créée en 2015 compte parmi ses clients Amadeus ou encore Bouygues Construction et Colas. Dawex fournit donc du conseil sur le modèle économique à appliquer sur la commercialisation des données. Ce qui n’est pas une évidence pour de nombreuses entreprises. Il existe pour cela différentes méthodes explique Laurent Lafaye, comme le temps ou le volume. Mais surtout, Dawex propose à ses clients de sécuriser le transfert de données entre entreprises. “L’idée c’est de sécuriser la transaction d’un point de vue juridique, que ce soit au niveau des API, des fichiers, ou encore du temps réel”.
“Nous sommes à l’antithèse du datalake”
Le contrat va par exemple comporter une licence d’usage des données. Car oui, “la notion de propriété est abusive dans le monde de la data” dit Laurent Lafaye, co-fondateur et co-CEO de Dawex. La licence donne un droit d’utilisation, une durée d’utilisation, une localisation, ou encore une finalité. “Ces notions là viennent du RGPD” assure Laurent Lafaye. “Si l’une des parties ne respecte pas le contrat, cela donne a l’autre partie la possibilité de se défendre”.
“C’est toujours le fournisseur qui décide de donner l’accord de la transaction. De ce point de vue, nous sommes à l’antithèse du datalake. Nous préconisons une maitrise de bout en bout par le fournisseur. Notre technologie permet de jouer le rôle de notaire” ajoute Laurent Lafaye.
La question de la règlementation locale est également au centre du sujet. Il existe plus de 120 lois sur la protection des données actuellement en vigueur dans le monde. De quoi créé plus d’incertitude que jamais. “Nous avons pris de l’avance sur les Etats-Unis. Nous créons des marchés locaux de la donnée. Idem, Le Japon, va dans le sens RGPD. Mais pas la Chine. Nous allons donc vers des disparités. Notre métier à terme, ce sera donc de connecter ses régulations au même titre que l’OMC le fait au niveau du commerce mondial” explique Laurent Lafaye.
Dawex participe sur ce point à la Data Policy Platform sous l’égide du WEF. Un projet dont l’objectif est de “concevoir, piloter et mettre à l’échelle des politiques de données prospectives, interopérables et fiables pour alimenter l’innovation et accélérer l’utilisation responsable des données”.
La société se rémunère sur un modèle freemium, et en prenant une commission sur les transactions de données. Dawex propose également sa technologie en mode managé. Sa technologie est alors déployée de manière décentralisée. “On peut construire des modèles décentralisés ou les partenaires se connaissent sans faire de la blockchain fermé” commente sur ce point Laurent Lafaye, co-fondateur et co-CEO de Dawex. “Nos technologie permettent de faire de la transaction point à point sans passer par la blockchain”.