Schiappa-Pénicaud : la guéguerre des ministres – Le Parisien

Entre Marlène Schiappa et Muriel Pénicaud, la ministre du Travail, rien ne va plus! Dernier épisode en date : jeudi 6 février. La secrétaire d’Etat à l’Egalité femmes-hommes manque de s’étrangler en découvrant, à l’heure du déjeuner, que le ministère du Travail et celui de la Cohésion des territoires organisent une réunion pour dévoiler aux journalistes une enquête sur les discriminations dans les entreprises. Marlène Schiappa dont le portefeuille englobe pourtant la lutte contre les discriminations n’a pas été conviée…

Furieuse, elle appelle Matignon, qui finalement intervient pour que ses équipes soient associées à ce rendez-vous avec la presse. « On a joué les arbitres. Il n’y a pas de place pour les querelles de vestiaires », confirme un proche du Premier ministre.

La réunion des associations de lutte contre les discriminations organisées le même jour par le secrétariat d’Etat est l’occasion de nouvelles bisbilles. « Muriel Pénicaud était invitée de longue date à cette réunion. Après de multiples relances, la seule réponse de son cabinet a été : non », jure l’entourage de Marlène Schiappa. Une version démentie par le ministère du Travail, qui assure que Muriel Pénicaud n’a jamais refusé de se rendre à ladite réunion, sa présence n’était pas requise. Tout en précisant n’avoir jamais non plus eu la volonté d’écarter Marlène Schiappa de la présentation des résultats de l’enquête sur les discriminations en entreprises. « Il y a eu un bug de communication », justifie un conseiller ministériel.

« Pénicaud n’a pas apprécié de se faire tacler en direct sur BFMTV »

Ces deux anecdotes en disent toutefois long sur la relation des deux ministres. Le feu couve depuis la fin de semaine dernière et la polémique sur l’allongement du congé pour le deuil d’un enfant. Jeudi dernier, Muriel Pénicaud avait fait en sorte qu’un amendement préconisant de porter ce congé de cinq à douze jours, ne soit pas adopté à l’Assemblée, arguant qu’une telle mesure engendrerait un coût pour les entreprises.

Pas du goût de Schiappa qui était alors sortie du bois dès le lendemain sur BFMTV pour demander au gouvernement de reconsidérer sa position. « Pénicaud n’a pas apprécié de se faire tacler en direct », souligne un conseiller ministériel. Les deux femmes s’en sont expliquées après l’émission. Mais l’épisode a manifestement laissé des traces. « Il y a un acharnement violent venant du ministère du Travail contre Marlène Schiappa, parce que Muriel Pénicaud n’a pas aimé être prise en faute », s’offusque une amie de la secrétaire d’Etat.

Loin des mots d’ordre d’unité et de cohésion, prônés après l’intervention du Premier ministre en réunion de groupe. Certains, à l’image de ce conseiller ministériel préfèrent rester philosophe : « Je ne pense pas que cela divise le gouvernement. Mais simplement cela tape un peu sur le système sur le mode : on n’avait pas besoin de ça. »

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