Scandale Uber : pourquoi le nom d’Emmanuel Macron apparaît dans les révélations – Sud Ouest

Que sont les « Uber files » ?

Dimanche, plusieurs quotidiens (le Washington Post aux États-Unis, le Monde en France, et d’autres) ont publié leurs premiers articles tirés de ces « Uber Files ». Ils mettent en avant certaines méthodes brutales, voire illégales, employées pendant ces années d’expansion rapide mais aussi de confrontation pour Uber, de Paris à Johannesburg.

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L’enquête repose sur des milliers de documents internes à Uber adressés par une source anonyme au quotidien britannique The Guardian et transmis au Consortium international des journalistes d’investigation (ICIJ) et à 42 médias partenaires.

Dans un communiqué dimanche, Uber rappelle que les médias ont déjà abondamment couvert les erreurs de l’entreprise d’avant 2017, de la presse aux livres et même à une série télévisée.

Que révèle le volet français ?

Le journal Le Monde s’est, lui, intéressé aux liens entre la société américaine et Emmanuel Macron à l’époque où il était ministre de l’Économie (2014-2016).

S’appuyant sur différents témoignages et documents, dont de nombreux échanges de SMS, Le Monde conclut à l’existence d’un « deal » secret entre Uber et Emmanuel Macron à Bercy. Le quotidien fait état de réunions dans le bureau du ministre, de nombreux échanges (rendez-vous, appels ou SMS) entre les équipes d’Uber France et Emmanuel Macron ou ses conseillers.

Sont pointées du doigt certaines pratiques destinées à aider Uber à consolider ses positions en France, comme le fait de suggérer à l’entreprise de présenter des amendements « clés en main » à des députés.

La société Uber France a confirmé la tenue de réunions avec Emmanuel Macron : des rencontres qui « relevaient de ses responsabilités en tant que ministre de l’Économie et du Numérique supervisant le secteur des VTC ».

L’Élysée a indiqué que Macron, comme ministre de l’Économie, était « naturellement amené à échanger avec de nombreuses entreprises engagées dans la mutation profonde des services advenue au cours des années évoquées, qu’il convenait de faciliter en dénouant certains verrous administratifs ou réglementaires ».

L’opposition réagit

Mais la patronne des députés LFI Mathilde Panot a dénoncé sur Twitter un « pillage du pays », Emmanuel Macron ayant été à la fois « conseiller et ministre de François Hollande et lobbyiste pour multinationale états-unienne visant à déréguler durablement le droit du travail ».

« Uber mériterait bien une petite commission d’enquête » parlementaire, selon le député communiste Pierre Dharréville.

L’ancien député PS Thomas Thévenoud, qui a donné son nom à la loi d’octobre 2014 délimitant plus précisément les droits et devoirs respectifs des taxis et des voitures de transport avec chauffeur (VTC), estime qu’Emmanuel Macron « est resté un interlocuteur privilégié » d’Uber. Il l’avait rencontré sur le sujet dès le printemps 2014 lorsqu’il était secrétaire général adjoint de l’Élysée. « Il a toujours cherché à dérouler le tapis rouge à Uber », estime-t-il.

L’ex-député et éphémère secrétaire d’État s’interroge aussi sur le rôle d’Élisabeth Borne, qui « connaît parfaitement ces sujets ». La cheffe du gouvernement a été ministre des Transports au moment de la loi d’orientation des mobilités puis ministre du Travail quand a été favorisé le dialogue social dans le secteur des VTC – « sans accorder le statut de salarié aux chauffeurs Uber », pointe Thévenoud.

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