Scaleway quitte le projet Gaia-X

Scaleway quitte le projet Gaia-X

Scaleway ne renouvellera pas son adhésion à Gaia-X. C’est ce que Yann Lechelle, le DG de l’opérateur cloud français, a annoncé ce matin sur son compte Twitter. « Bonne chance Gaia-X – nous l’observerons de l’extérieur. Pendant ce temps, Scaleway avance à toute vapeur sur la réversibilité et l’interopérabilité aujourd’hui », a-t-il écrit.

Le timing de la décision intervient au moment où se déroule le deuxième sommet de Gaia-X. Scaleway a précisé dans un communiqué de presse, dont ZDNet a pris connaissance, que « les objectifs de l’association, quoique louables au départ, sont de plus en plus détournés et contrariés par un paradoxe de polarisation ayant pour conséquence de renforcer le statu quo, c’est-à-dire une concurrence déséquilibrée. Scaleway choisit de consacrer son temps, ses capitaux et son attention à améliorer son offre multicloud, un facteur clé pour une véritable réversibilité et ouverture ».

Scaleway figurait pourtant parmi les adhérents de la première heure. « Même si les fondements étaient positifs (…) Gaia-X aura tendance à fonctionner comme les systèmes paradoxaux qui favorisent le statu quo », a justifié ce jeudi Yann Lechelle, invité dans l’émission Smart Tech.

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Gaia-X Summit : Huawei et Microsoft sponsorisent l’événement

Même si les membres du conseil d’administration sont européens, la présence de géants de la tech mondiaux dans l’association a de quoi inquiéter. Le dirigeant de Scaleway soutient que « les acteurs dominants sont dans les comités techniques avec un poids extraordinaire ».

Gaia-X accueille à ce jour 300 membres à son bord, parmi lesquels figurent des sociétés françaises fondatrices, comme Amadeus, Atos, OVH ou encore Orange et Safran, mais aussi des géants américains et chinois. Pour rajouter une couche, au moment où se déroule la deuxième conférence annuelle Gaia-X à Milan, une controverse a éclaté au sujet du sponsoring assuré par Huawei, Alibaba, Microsoft et AWS, comme le révèle Politico.

Yann Lechelle estime, par ailleurs, que l’autre défaut qui pénalise Gaia-X est sa « lourdeur ». En effet, selon le dirigeant de Scaleway, « Gaia-X tentait d’apporter une réversibilité avec des systèmes assez complexes qui n’existent pas encore. Alors qu’en réalité, tout existe déjà ». Et le dirigeant d’affirmer que « le sujet, c’est le multicloud ». Yann Lechelle a fait savoir que Scaleway allait se focaliser plus sur « sa vélocité », sans perdre de temps avec « des entités qui ne vont pas à la vitesse du marché ».

D’autres membres prendront-ils également la porte de sortie ? Pour Yann Lechelle, en tout cas, le retrait de Scaleway ne changera « pas grand-chose à la dynamique de Gaia-X », a-t-il confié sur le plateau de Smart Tech.

Dans un communiqué daté du 17 novembre 2021, Gaia-X a assuré, de son côté, avoir reçu des conseils de la direction générale de la concurrence de la Commission européenne qui viennent conforter l’association dans ses critères d’adhésion et ses règles de travail internes. « Nous sommes fiers de ce retour de la direction générale de la concurrence de la Commission européenne », a déclaré Francesco Bonfiglio, PDG de Gaia-X. « Il confirme que les règles adoptées par l’association sont inclusives à l’égard de tous les membres, quels que soient leur type, leur taille et leur région, et offrent une chance égale à tous dans le développement de Gaia-X comme objectif commun pour les utilisateurs et les fournisseurs de technologies. Gaia-X ne consiste pas à construire des murs, mais à créer une nouvelle opportunité en Europe, pour l’Europe et au-delà », a-t-il ajouté.

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