Santé : les smartphones sans danger pour les autorités sanitaires américaines

Santé : les smartphones sans danger pour les autorités sanitaires américaines

La Food and Drug Administration (FDA) – l’équivalent américain de l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) – est catégorique. Au terme d’un examen au long cours d’une multitude d’études menées entre 2008 et 2019, le gendarme américain de la santé a assuré ce mardi n’avoir décelé « aucun effet nocif quantifiable sur la santé humaine causé par une exposition aux limites d’exposition actuelles des téléphones portables ou en dessous de celles-ci ».

Pour l’Autorité, cela ne fait donc plus aucun doute : les téléphones portables et autres smartphones qui peuplent notre quotidien n’ont aucun effet prouvé sur la santé. Pour elle, les limites actuelles de l’énergie des radiofréquences (RF) fixées par la Commission fédérale des communications (FCC) – l’équivalent américain de l’Arcep – sont « acceptables pour protéger la santé publique ».

« A ce jour, il n’existe aucune preuve scientifique cohérente ou crédible de problèmes de santé causés par l’exposition à l’énergie de radiofréquence émise par les téléphones portables », relève ainsi l’Autorité sanitaire.

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Des limites de DAS suffisantes

Ces conclusions font suite à une saisine pour avis de la FCC, qui avait requis les lumières de la FDA pour faire le point sur la dangerosité de la 5G, cette nouvelle génération de technologie sans fil qui fait actuellement l’objet d’un déploiement dans un grand nombre de pays, dont la France à compter du mois de juin prochain.

Pour la FDA, les mesures prises par la FCC sont suffisantes pour se prémunir face aux risques que pourraient engendrer une surexposition aux ondes électro-magnétiques pour la santé publique. Celle-ci a ainsi fait savoir que « le poids des preuves scientifiques » actuellement disponibles ne « permet pas de soutenir une augmentation des risques sanitaires liés à l’exposition aux radiofréquences provenant de l’utilisation de téléphones portables » dans les limites fixées par la FCC, qui a spécifié des limites de débit d’absorption spécifique (DAS) allant de 100 kHz à 300 kHz.

Le gendarme américain de la santé s’est notamment appuyé sur l’évolution du taux de tumeurs du cerveau dans la population américaine pour établir ce diagnostic. Comme le relève la FDA sur la base de statistiques établies par le National Cancer Institute (NCI), le taux de ces tumeurs a diminué d’environ 0,2 % par an entre 1987 et 2016, une période marquée par l’explosion de l’utilisation de téléphones portables et autres smartphones.

L’ANSES plus alarmiste

« Depuis une dizaine d’années, de nombreux articles scientifiques ont été publiés sur les effets des radiofréquences sur les animaux. Aucun de ces articles n’a apporté de preuves convaincantes que l’exposition localisée aux radiofréquences (RFR) à des niveaux que rencontreraient les utilisateurs de téléphones portables peut entraîner des problèmes de santé », a en outre relevé l’Autorité de santé. Selon elle, « la plupart des études publiées n’a pas réussi à montrer une association entre l’exposition aux radiofréquences et des problèmes de santé ».

Reste que la position de la FDA est loin d’être partagée en France, pays dans lequel l’ANSES alertait à l’automne sur la dangerosité relative de certains téléphones « présentant des niveaux d’exposition élevés lorsqu’ils sont placés près du corps ». Dans un rapport publié en octobre dernier, le gendarme sanitaire français mettait en effet l’accent sur le principe de précaution en déconseillant vivement de porter des téléphones portables près du corps, par exemple dans une veste.

Et de lister parmi les « effets non thermiques » potentiels des conséquences sur le développement cognitif, sur le sommeil ou encore des effets cancérogènes, tout en rappelant que ces derniers n’ont toujours pas été prouvés dans les faits et que les études effectuées jusqu’à maintenant sur le sujet ne s’accordent toujours pas sur leur existence réelle. « On n’a pas identifié de risque pour la santé, mais c’est un principe de précaution. On a encore quelques incertitudes sur les effets à long terme », relevait ainsi l’auteur du rapport, Olivier Merckel, interrogé sur Franceinfo.

La FDA ne craint pas la 5G

En ce qui concerne la 5G, qui cristallise nombre de craintes, y compris dans l’Hexagone, la FDA se veut plus circonspecte. Si celle-ci considère toujours la 5G comme sûre sur la base des dernières preuves scientifiques portées à son attention, elle a toutefois indiqué être attentive aux impacts potentiels de cette nouvelle technologie.

« Bien que de nombreuses spécificités de la 5G restent mal définies, on sait que les téléphones portables 5G utiliseront des fréquences couvertes par les directives d’exposition actuelles de la FCC (300 kHz – 100 GHz), et les conclusions tirées sur la base du corpus actuel de preuves scientifiques couvrent ces fréquences. La FDA continuera à surveiller les informations scientifiques au fur et à mesure qu’elles seront disponibles concernant les impacts potentiels de la 5G », a ainsi fait savoir l’autorité américaine de santé.

Reste que cela ne suffira sans doute pas à éteindre toutes les craintes au sujet de cette nouvelle génération de technologies mobiles, qui devrait notamment amplifier l’exposition aux ondes afin de multiplier par 100 les débits par rapport aux réseaux 4G. En France, l’ANSES devrait par ailleurs rendre un rapport au sujet de la dangerosité de cette nouvelle technologie. Celui-ci, dont les conclusions sont attendues en 2021, portera sur les bandes de fréquences 3,5 GHz et 26 GHz, qui devraient toutes deux être utilisées pour déployer la 5G sur le territoire français.

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