Santé : le plan d’Emmanuel Macron pour sortir d’une « crise sans fin » – Le Monde

Emmanuel Macron au Centre hospitalier sud-francilien, à Corbeil-Essonnes (Essonne), le 6 janvier 2023.

Certains ont immédiatement salué un « diagnostic clair », un « calendrier précis », l’« ouverture de perspectives », la « sortie du déni ». D’autres pointent déjà l’« absence d’engagements chiffrés », un « flou sur les alternatives » ou sur la « méthode ».

Une chose est sûre : en adressant ses vœux au monde de la santé, vendredi 6 janvier, premier exercice du genre depuis son accession à l’Elysée en 2017, Emmanuel Macron est sorti du « silence assourdissant » – une expression du Collectif pédiatrie – que lui reproche, depuis des semaines, une large frange de soignants, libéraux comme hospitaliers, aux prises avec une succession de crises et un contexte sanitaire sans précédent. Au point d’hésiter, pour certains d’entre eux, entre la mobilisation et/ou le renoncement.

Devant des personnels soignants de l’hôpital de Corbeil-Essonnes (Essonne) qui ne lui ont pas caché leur épuisement, le président de la République a défendu un changement de cap et de rythme : il a promis d’« aller beaucoup plus vite, beaucoup plus fort et [de] prendre des décisions radicales ». Façon de reconnaître que les mesures antérieures, dont le Ségur de la santé si souvent cité en exemple, n’ont pas suffi.

A l’Elysée, la veille au soir, au terme d’une journée de manifestation, à Paris, de plusieurs milliers de médecins libéraux, l’entourage présidentiel ménageait le suspense, promettant des « mesures très concrètes, avec des clauses de revoyure précises et rapprochées pour s’assurer de leur exécution ». Celles-ci ont, de fait, rythmé ce discours d’une heure, même si certaines d’entre elles, relève-t-on déjà dans les cercles et les syndicats de soignants, s’inspirent d’engagements passés, quand d’autres restent à préciser et/ou à budgétiser.

Une réforme du financement et de la gouvernance de l’hôpital

Annonce-phare, la fin de la « tarification à l’activité des établissements de santé », ou T2A, selon l’acronyme en vigueur, devra être actée dans le prochain budget de la Sécurité sociale – celui de 2024, donc, le budget pour 2023 venant tout juste d’être adopté à coups de 49.3. Ce mode de rétribution de l’hôpital, introduit il y a bientôt vingt ans, et qui fait dépendre une partie des ressources des établissements de santé, publics comme privés, du nombre d’actes et de séjours enregistrés, a, pour ses détracteurs, encouragé la « course à la rentabilité » et aux actes les plus rémunérateurs. Et nourri, in fine, la « cadence infernale » dont les soignants font état.

« Personne ne peut plus supporter que les établissements se fassent une concurrence visible », a mis en avant le président, évoquant une tarification qui « crée beaucoup de dysfonctionnements » et « prend mal en compte le soin non programmé », de même que les soins « qui prennent du temps » comme la pédiatrie, la psychiatrie…

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