Saint-Jean-de-Luz : Claude Castex filtre désormais ses appels – Sud Ouest

« Il faut quand même que je fasse attention à ce que je dis. » Plus qu’hier, moins que demain. Depuis vendredi, Claude Castex ne vit plus tout à fait la même vie. Lorsqu’il arpente les rues de Saint-Jean-de-Luz, où il coule une retraite discrète et heureuse, ses connaissances viennent lui adresser de chaleureuses félicitations : « Je dois répéter que moi, je n’ai rien fait. Le mérite, il revient à mon fils. »

Ce fils, Jean, qui est devenu ce jour-là le 24e Premier ministre de la Ve République.

Alors oui, le rythme d’un quotidien auparavant si tranquille, suit désormais quelques sinusoïdes : « Jean m’a mis dans la confidence, jeudi soir. Un coup de téléphone très rapide. J’ai été très heureux pour lui. Parce que c’est un bonheur, une petite fierté tout de même, et qu’il l’a mérité. Mais tout de suite après, j’ai ressenti une pointe d’inquiétude. »

Jamais, dans sa carrière, son fils n’aura autant été exposé. Pas dans ses fonctions de conseiller, même au plus haut niveau de l’État quand il fut appelé aux côtés de Nicolas Sarkozy. Pas davantage en tant que maire de la commune de Prades, dans les Pyrénées-Orientales. Et déjà les caricatures ont fleuri sur les réseaux sociaux, et fait florès les moqueries sur l’accent du Gers.

Finie la boule au ventre

Au téléphone, Claude Castex filtre. Les demandes d’interview sont légion. De partout. Samedi, « Midi Olympique », intéressé par le (court) passé rugbystique du Premier ministre, suiveur zélé durant son enfance du club de Vic-Fezensac, a tenté sa chance.

Il s’en amuse. Plus facilement depuis que « la boule au ventre est partie. Jean avait failli être nommé ministre de l’Intérieur. Je pense que ce poste m’aurait davantage inquiété. »

Heureusement, les premiers pas du fiston dans son nouveau costume ont rassuré le père. Discours de passation, journal télévisé sur TF1 : « Je n’ai pas été déçu, je trouve qu’il s’en est bien sorti. »

« Il a peu de temps pour les loisirs, qu’il consacre essentiellement à la lecture et à sa passion pour l’Histoire »

Même la violence de l’époque ne le fait pas tant douter : « On croit que les choses ont changé, mais cela a toujours été comme ça. En France, on veut tout, mais on refuse toute réforme. Depuis trente ou quarante ans, la situation s’aggrave. Et les gens qui sont au pouvoir aujourd’hui ne sont pas forcément responsables de cela. Ce qui est différent sans doute aujourd’hui, c’est l’urgence dans laquelle nous nous trouvons. »

Foin de politique. Ce que Jean Castex espère désormais, après avoir pu arpenter les couloirs de l’Élysée alors que Jean y était proche conseiller du président Nicolas Sarkozy, c’est aller visiter son fils à l’hôtel Matignon : « Là, ce ne sera pas pareil, puisqu’il va y vivre », imagine-t-il déjà.

Ce sera sans doute l’occasion de partager des instants que la vie à 100 à l’heure menée par le nouveau Premier ministre ne lui offre plus forcément : « Il n’est venu me voir, ici à Saint-Jean-de-Luz, qu’une ou deux fois. »

« C’est un bosseur »

Récemment, entre sa mission de délégué interministériel aux Jeux olympiques et paralympiques de 2024 à Paris, la mission de coordination de la sortie du confinement, et sa fonction d’édile, c’était la semaine à Paris, et le week-end à la mairie de Prades.

« C’est un bosseur, reprend Claude Castex. Il a peu de temps pour les loisirs, qu’il consacre essentiellement à la lecture et à sa passion pour l’Histoire. Il aime consulter les archives que lui a laissées son grand-père (qui fût maire de Vic-Fezensac et sénateur du Gers). Jeudi, nous ne nous sommes parlé que quelques secondes. Il avait un gouvernement à construire (l’entretien a été réalisé samedi, NDLR). » Une phrase que peu de père ont eue ou auront à prononcer un jour.

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