Sabotage des gazoducs Nord Stream : drones, plongeur de combat, sous-marin… quelles armes pourraient être à – LaDepeche.fr

l’essentiel Les gazoducs Nord Stream I et II, victimes de multiples fuites depuis le 27 septembre, n’ont pas encore livré tous leurs secrets. Si la piste de l’accident est peu probable, une attaque contre le gazoduc nécessiterait du matériel spécifique et serait forcément l’œuvre d’un État.

La piste de l’accident concernant les fuites des gazoducs Nord Stream I et II, survenues du 26 au 29 septembre, est pour l’instant écartée : la Suède a ouvert une enquête pour “sabotage aggravé” et la Russie pour “acte de terrorisme international”. Cependant, le dispositif ayant causé les fuites n’est pas encore établi ; plusieurs pistes sont détaillées à La Dépêche par le général Jérôme Pellistrandi, rédacteur en chef de la Revue Défense Nationale.

Des charges posées “il y a un certain temps”

“Les explosions relevées par les sismographes ne peuvent avoir été causées que par des charges explosives, déposées au préalable sur les gazoducs”, explique Jérôme Pellistrandi. Si ces charges réduisent la liste des suspects, elles compliquent malgré tout l’identification du coupable : selon l’expert, “les charges peuvent avoir été posées il y a longtemps, des jours, des semaines voire des mois”. Cependant, “il ne peut que s’agir que d’un Etat, il faut une planification précise pour cette opération, ça ne se monte pas en 48h… D’autant plus qu’il s’agit d’une opération relativement complexe, les gazoducs ne sont pas très larges”.

Des sous-marins

L’hypothèse du sous-marin est pour le moment peu probable. La zone de fuites se situe certes dans les eaux internationales, mais cette zone hautement surveillée est très peu profonde, comme l’explique The Guardian : les eaux environnantes descendent rarement en dessous de 100 mètres, les sous-marins étant aisément repérables à cette profondeur. 

Comme Hi Sutton, analyste en défense, a pu l’expliquer sur Twitter, si la Russie possède la plus grande flotte de sous-marins espions, celle-ci est basée dans l’Arctique. Une attaque sous-marine russe est donc possible mais “improbable”.

3. GUGI and the internet tapping subs
Today the Russian Navy has the largest fleet of spy submarines in the world. These are based in the arctic

They would be capable of damaging a pipe in the Baltic. However it seems improbable. pic.twitter.com/lSRo8i4gjs

— H I Sutton (@CovertShores) September 27, 2022

Des plongeurs de combat

Des plongeurs de combat partant d’un navire ou sous-marins sont une autre possibilité : Jérôme Pellistrandi explique que “ceux-ci peuvent plonger jusqu’à 100 mètres pour poser ces charges”. Les explosifs auraient pu être discrètement posés avant que les plongeurs rejoignent un navire au large, une opération qui nécessite forcément l’appui d’un Etat au vu de la compétence requise.

Des drones sous-marins

Les drones, outil prenant une part de plus en plus importante dans l’arsenal militaire, sont peut-être responsables des fuites. Selon un rapport du 26 septembre de la Petroleum Safety Authority Norway, citée par nos confrères de Libération, “plusieurs drones d’origine inconnue ont été observés volant à proximité d’au moins six plates-formes pétrolières”. Le rapport indique que “ces drones sont un risque et pourraient être utilisés pour des attaques délibérées”.

“Des drones peuvent effectivement avoir été lancés par sous-marin ou bateau”, confirme Jérôme Pellistrandi. Il faut pour l’instant attendre les résultats des enquêtes lancées pour confirmer l’une de ces pistes encore sujettes à discussion.

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