Royaume-Uni : Jeremy Hunt, le nouveau ministre des finances promet des « décisions difficiles » – Le Monde

Jeremy Hunt a été nommé vendredi pour remplacer Kwasi Kwarteng, limogé sur fond de crise économique et financière entraînant une crise politique au sein du Parti conservateur.

A peine nommé par Liz Truss, Jeremy Hunt, le nouveau ministre des finances britannique a annoncé, samedi 15 octobre, que des « décisions difficiles » allaient devoir être prises pour rectifier le projet économique de la première ministre.

« Un chancelier ne peut pas contrôler les marchés, mais ce que je peux faire c’est montrer que nous pouvons financer nos projets sur les impôts et les dépenses et cela va nécessiter des décisions très difficiles », a affirmé M. Hunt sur Sky News.

Jeremy Hunt a été nommé pour remplacer Kwasi Kwarteng, limogé sur fond de crise économique et financière entraînant une crise politique au sein du Parti conservateur. Ce proche de Rishi Sunak, ancien ministre des finances de Boris Johnson et adversaire de Liz Truss dans la campagne pour Downing Street, a pour mission de reprendre en main le mini-budget annoncé le 23 septembre par son prédécesseur et très mal accueilli par les marchés, une bonne partie du Parti conservateur et la population britannique.

Il a estimé que « des erreurs » avaient été faites dans ce mini-budget qui prévoit des dépenses et des baisses d’impôts massives sans financement clair. « La première ministre a reconnu [ces erreurs], c’est pour cela que je suis là », a-t-il affirmé, précisant qu’il partageait les « fondamentaux » de son projet économique.

Série de revirements

« Je veux être honnête avec les gens : nous avons des décisions difficiles à prendre, les dernières semaines ont été très difficiles », a-t-il insisté lors de sa première prise de parole publique en tant que chancelier de l’Echiquier. Il a notamment annoncé que « les dépenses n’augmenteront pas autant que les gens le voudraient » et qu’il allait demander à « tous les départements ministériels d’être plus efficaces ». « Certains impôts ne seront pas réduits aussi vite que les gens le voudraient », et « certains impôts augmenteront », a-t-il ajouté, faisant allusion notamment à la nouvelle concession annoncée, vendredi, par Liz Truss.

La première ministre a dû renoncer à conserver le taux d’impôt sur les sociétés à 19 %, se résignant à maintenir sa hausse prévue à 25 % par le précédent gouvernement conservateur. Il y a deux semaines, elle avait déjà dû abandonner une baisse d’impôt pour les ménages les plus riches, face à la bronca suscitée, y compris au sein du Parti conservateur.

« Il est clair que certaines parties de notre mini-budget allaient trop loin et trop vite par rapport à ce que les marchés attendaient », a reconnu Mme Truss lors d’une brève conférence de presse en début d’après-midi, avant d’annoncer qu’elle se résolvait à augmenter l’impôt sur les sociétés comme l’avait prévu le précédent gouvernement conservateur. Mais elle s’est aussi dite « absolument déterminée à tenir » sa promesse d’« une croissance plus forte » pour l’économie britannique.

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Le Monde avec AFP

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