Rima Abdul-Malak, de l’Elysée au ministère de la culture – Le Monde

Roselyne Bachelot et Rima Abdul-Malak lors de la passation de pouvoirs au ministère de la Culture à Paris le 20 mai 2022.

Le 7 mai, lors de la cérémonie d’investiture d’Emmanuel Macron à l’Elysée, on ne voyait qu’elle, ou presque. Roselyne Bachelot, fidèle à son goût pour les vêtements de couleur, arborait un immanquable tailleur vert pomme et affichait un sourire jovial. Las. A 75 ans, la troisième ministre de la culture (après François Nyssen et Franck Riester) du premier quinquennat Macron, qui se serait bien imaginé poursuivre sa fonction Rue de Valois, cède sa place à Rima Abdul-Malak. Les deux femmes se connaissent bien puisque la seconde était, depuis décembre 2019, l’influente conseillère culture et médias d’Emmanuel Macron. Très au fait des dossiers en cours et habituée des nominations, Rima Abdul-Malak est inconnue du grand public mais pas du milieu culturel.

La sarkozyste Roselyne Bachelot ne sera restée en poste que vingt-deux mois. C’est peu mais habituel pour ce ministère. En à peine trente ans, la fonction de ministre de la culture aura été occupée par pas moins de quinze personnalités, locataires de la Rue de Valois pour une durée moyenne d’à peine deux ans. Rima Abdul-Malak parviendra-t-elle à marquer son passage à un poste en manque d’incarnation depuis Jack Lang, soit depuis 1993 ? Cette Franco-Libanaise âgée de 44 ans, qui a passé les dix premières années de sa vie au Liban avant d’arriver à Lyon avec sa famille, avait déjà été pressentie à l’été 2020 pour succéder à Franck Riester. Mais le président de la République avait finalement préféré la « médiatique » Roselyne Bachelot plutôt que le profil « technocratique » de l’ancienne conseillère culture du socialiste Bertrand Delanoë à la Mairie de Paris.

C’est à l’Hôtel de ville parisien que Rima Abdul-Malak a entamé sa carrière politique. Après avoir dirigé l’association humanitaire Clowns sans frontières, qui organisait des spectacles pour enfants dans les zones de guerre, cette diplômée de l’institut d’études politiques (IEP) de Lyon, également titulaire d’un DESS développement et coopération internationale de l’université Paris-I-Panthéon-Sorbonne, est nommée en 2007 à la tête du pôle musiques actuelles de l’Institut français. Un an plus tard, elle entre à la Mairie de Paris en tant que conseillère spectacle vivant puis devient directrice de cabinet de Christophe Girard, adjoint à la culture au maire de Paris avant de rejoindre le cabinet de Bertrand Delanoë. A la fin du deuxième mandat de ce dernier, en 2014, Rima Abdul-Malak part à l’ambassade de France à New York en tant qu’attachée culturelle. Et c’est en 2019 qu’elle succède à Claudia Ferrazzi au poste de conseillère culture et communication de l’Elysée.

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