Richard Ferrand : son maintien au Perchoir fait grincer des dents – Linternaute.com

Richard Ferrand : officiellement soutenu, beaucoup moins en coulisses FERRAND – Officiellement, Richard Ferrand est soutenu par la majorité malgré sa mise en examen. Mais son maintien au poste de président de l’Assemblée nationale ne plaît pas à tout le monde en macronie…

[Mis à jour le 13 septembre 2019 à 8h59] Le soutien affiché à Richard Ferrand, tout au long de la journée de jeudi, fut assez spectaculaire. D’Emmanuel Macron à Edouard Philippe, en passant par des membres du gouvernement et des parlementaires LREM, le bloc était franc et massif. “La présomption d’innocence, ça existe dans une démocratie”, a fait valoir le Premier ministre, sur France 2, assurant que Ferrand pouvait “continuer à assurer la présidence de l’Assemblée nationale dans de bonnes conditions”, et ce malgré sa mise en examen pour “prise illégale d’intérêts” dans l’affaire des Mutuelles de Bretagne. L’ancien du PS est soupçonné d’avoir profité, en 2011, de son poste à la tête de cet organisme à but non lucratif pour s’enrichir, en louant des locaux pour les Mutuelles de Bretagne auprès d’une société immobilière qui appartenait à sa femme.

La présomption d’innocence prévaut naturellement comme dans toute affaire judiciaire, et la majorité ne s’est pas privée pour le rappeler, quitte même à minimiser l’importance de ce statut dans l’arsenal judiciaire, mais malgré cela, quelques éléments viennent contrecarrer ce plan de communication mise en forme par le sommet de l’Etat. Il y a déjà les promesses d’Emmanuel Macron, lorsqu’il était candidat et qu’il faisait de l’exemplarité en politique son cheval de bataille.

Le maintien de Ferrand ? “Cela ne tient pas”

Alors oui, Richard Ferrand n’est pas – ou n’est plus – un membre du gouvernement et a été élu en tant que parlementaire. Une branche à laquelle s’est accroché l’Elysée pour défendre le quatrième personnage de l’Etat. “La jurisprudence Balladur (qui veut que tout ministre inquiété par la justice démissionne, ndlr) ne s’est toujours appliquée qu’à des ministres, pas à des parlementaires. Elle présente un risque d’immixtion de l’exécutif dans le judiciaire”, glisse un conseiller ministériel au Monde.

La majorité avance ses pions pour défendre Richard Ferrand, mais quelques proches du pouvoir n’y croient pas, ou du moins craignent que l’image de la présidence soit entachée par cette affaire, ministre ou pas, à l’aube de la mise en route d’une des réformes majeures, celle des retraites, du quinquennat Macron. Ce cadre de la macronie n’est d’ailleurs pas dupe, les arguments de défense avancés et énoncés plus haut ne tiennent pas selon lui. “Les Français ne comprennent pas le distinguo entre l’exécutif et le législatif, cela ne tient pas de dire qu’un ministre mis en examen doit démissionner et pas Ferrand”, soutient-il, cité également par le Monde.

“Dans aucun pays du monde, il ne pourrait rester”

Une stratégie qui désole quelque peu ce même cadre, déçu “car cela montre que l’on a renoncé sur notre promesse d’exemplarité”. Même son de cloche chez cette députée LREM, pour qui l’affaire Richard Ferrand pourrait avoir des conséquences “dévastatrices” pour l’éthique du pouvoir en place et auprès de “l’opinion publique”. “Il ne peut rester. Dans aucun pays du monde, il ne pourrait rester… La promesse d’exemplarité, l’exigence de sérénité des débats, et l’image de l’institution à l’international devraient primer sur la solidarité de clan”, se désole-t-elle.

Au regard de ces témoignages, la solidarité de façade prend du plomb dans l’aile, deux mois seulement après la tempête traversée par François de Rugy, et donc l’exécutif. “C’est peut-être injuste, mais d’autres sont partis pour moins que ça. Regardez François de Rugy cet été. Il n’était même pas mis en examen”, lance un membre du gouvernement au Parisien.

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