RHÔNE. SNCF: la galère des voyageurs à Lyon, Paris et Marseille – Le Progrès
Ce dimanche, à l’heure des retours de week-end, la gare de Lyon Part Dieu restait bondée de voyageurs en transit.
Micheline attend avec ses copines. «Je m’en vais loin, au Havre. Mais tout va bien pour nous, le train est annoncé avec seulement cinq minutes de retard», lance la retraitée dans un grand sourire soutenant cette grève, «un droit, qu’on a encore».
Si le trafic des TGV était à l’amélioration par rapport à la veille, la situation était beaucoup plus compliquée pour les TER depuis Lyon. Un jeune homme arrive en courant vers un gilet rouge. «Si vous voulez aller à Grenoble, il va falloir aller dans une autre gare, celle de Jean Macé, à quelques arrêts de métro d’ici», lui indique-t-il.
Un peu plus loin Nolwenn, une étudiante de 18 ans, attend par terre depuis deux heures avec son chat et sa valise. Elle est partie à 13h15 de Bourg-en-Bresse et elle prévoit d’arriver à 17h30 à Saint-Germain-au-Mont-d’Or, soit plus de quatre heures pour un trajet d’une cinquantaine de kilomètres à vol d’oiseau.
«D’un côté je comprends mais d’un autre, on est là à attendre. Et quand tout va bien, ce trajet est déjà trop long», soupire la jeune fille.
Marseille-Bordeaux via Paris
Toute la journée, les gares françaises ont vu des candidats-voyageurs défiler, regards vissés vers les écrans bleus indiquant les trains annulés ou maintenus.
Elisabeth, 63 ans, était venue à Marseille pour un congrès de psychiatrie. Elle avait prévu de regagner Paris samedi, pour une soirée à l’Opéra Bastille. Mais elle a loupé son rendez-vous avec «Madame Butterfly», contrainte de reporter son départ de 24h00. Dès 08h00 dimanche elle était gare Saint-Charles pour tenter de rejoindre la capitale.
Elle n’en veut pas aux conducteurs ayant décidé d’exercer leur droit de retrait pour obtenir la présence d’un contrôleur dans tous les trains: «Je ne savais pas qu’ils étaient la plupart du temps seuls dans leurs trains, et je me dis qu’ils ont raison».
Charles et Sylvie, un couple de quinquagénaires, voulaient eux se rendre en Gironde. Mais aujourd’hui, aucun Intercités vers Bordeaux. «Finalement, nous allons devoir faire le crochet par Paris, avec deux TGV», expliquent-ils.
«La SNCF semble dépassée»
Les Ouigo aussi restaient très touchés dimanche.
Le fils et la petite-fille de 6 ans de Marie-Paule devaient embarquer dans un Ouigo à Marne-la-Vallée (Seine-et-Marne), pour Perpignan, à 08h45. Mais il a disparu des écrans, contraignant la famille à revenir gare de Lyon, à Paris, pour finalement trouver une autre solution, en 1re classe, dans un TGV.
«La SNCF semble dépassée par les événements», regrette la grand-mère regardant une foule compacte tenter d’entrer dans le train pour Perpignan, alors qu’un agent hurle des instructions inaudibles aux voyageurs. «Je ne trouve pas normal que les trains “du peuple”, les Ouigo, soient annulés, mais pas les TGV et les premières classes. Pas normal non plus qu’on fasse payer la première place sans siège à une enfant de 6 ans, et que les places soient aussi chères pendant les vacances scolaires».
“On n’y comprend rien”
Si colère il y a, chez certains voyageurs, elle est dirigée vers la compagnie publique plus que vers les conducteurs.
Ludovic et Vanessa, avec leurs enfants, semblaient perdus dimanche matin gare de Lyon: «en quelques minutes on a eu trois infos différentes, on n’y comprend rien, explique Vanessa: d’abord on nous a dit de prendre le train de 14h20, puis que ce train est complet, puis que ce sera du cas par cas…Les gens de Ouigo se démènent, ils courent partout, mais ils ont des infos différentes de la SNCF les pauvres !»
Lundi, il y aura en plus les trajets quotidiens. Une gilet rouge à Lyon indique avoir «bon espoir» d’un rétablissement total, tout en rappelant qu’”ils peuvent déposer le sac une demi-heure avant de monter dans leur train».