RGPD : le navigateur Brave accuse Google d’enfreindre le règlement européen
C’est un outil discret mais qui serait redoutablement efficace. Brave accuse Google d’avoir créé un mécanisme dénommé Push Pages qui générerait un identifiant unique pour chaque internaute. Ce dernier servirait ensuite à les pister, le tout au profit des publicitaires.
L’accusation de Johnny Ryan, un des responsables de Brave est grave mais longuement argumentée. On peut la retrouver sur le site du navigateur web.
Google invite plusieurs entreprises à partager les identifiants de profil d’une personne lorsqu’elles chargent une page web. Toutes les entreprises que Google invite à accéder à une Push Page reçoivent le même identifiant pour la personne profilée. Chaque Push Page se distingue par un code de près de 2 000 caractères, que Google ajoute à la fin pour identifier de manière unique la personne sur laquelle Google partage des informations.
La Commission de protection des données irlandaise a été saisie par Brave
Google précise dans ses pages d’aide qu’il n’est absolument pas question de vendre les données personnelles de ses utilisateurs. L’entreprise indique également à ses partenaires que l’identification des internautes en utilisant les informations ainsi partagées est interdite. Des précautions qui s’avèrent largement insuffisantes à en croire Johnny Ryan.
La firme de Mountain View a tenu à réagir par le biais d’un porte-parole. Ce dernier conteste la description qui est faite de Push Pages : « Il ne s’agit pas d’un identifiant, c’est un paramètre permettant de mesurer la latence de bout en bout. Nous ne diffusons pas d’annonces personnalisées, ni n’envoyons d’enchères aux annonceurs sans le consentement de l’utilisateur. »
Google attend maintenant la suite qui passera par une enquête administrative : « La Commission de protection des données irlandaise (cette dernière a été saisie à l’initiative de Brave en septembre 2018 Ndlr) ainsi que l’ICO au Royaume-Uni, sont déjà en train d’étudier les enchères en temps réel afin d’évaluer leur conformité avec le RGPD. Nous accueillons favorablement ce travail et coopérons pleinement ».
Nul doute que l’entreprise dont le chiffre d’affaires repose à 90 % sur les recettes publicitaires suivra avec grand intérêt la suite de ces investigations.