Retraites : un compromis entre syndicats et patronat sur le financement est-il possible ? – Le Monde

Un compromis entre les syndicats et le patronat est-il possible, d’ici à la fin avril, pour combler le déficit du système de retraites en 2027 ? C’est désormais la question qui se pose à la suite du courrier envoyé, samedi 11 janvier, par Edouard Philippe aux partenaires sociaux. Dans cette lettre, le premier ministre se déclare « disposé à retirer » du projet de loi sur la réforme des retraites l’âge d’équilibre (ou âge pivot) fixé à 64 ans en 2027 – une disposition qui avait sa préférence pour ramener dans le vert nos régimes de pension.

Mais les organisations d’employeurs et de salariés devront, en contrepartie, se mettre d’accord sur d’autres moyens permettant d’assainir les comptes dans sept ans. L’exercice s’annonce ardu : les parties en présence n’ont, en effet, pas la même approche du problème et les solutions pour le résoudre ont été balisées par l’exécutif. « C’est la quadrature du cercle », comme le résume Eric Chevée, vice-président de la Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME).

Aucun « sous-texte »

M. Philippe propose désormais que soit mise en place une « conférence sur l’équilibre et le financement du système de retraite », dont le concept avait été soufflé, le 5 janvier, par Laurent Berger, le numéro un de la CFDT. Les partenaires sociaux sont ­invités à y participer, afin d’élaborer des mesures de nature à restaurer « l’équilibre ­financier en 2027 ».

La conférence, précise M. Philippe, devra rendre « ses conclusions d’ici à la fin du mois d’avril ». Si les protagonistes topent sur un deal dans le temps imparti, « le Parlement pourra en tenir compte lors de la seconde lecture et le gouvernement prendra une ordonnance transcrivant cet accord dans la loi ». Dans l’hypothèse inverse, l’exécutif, « éclairé par les travaux de la conférence », « prendra par ordonnance les mesures nécessaires pour atteindre l’équilibre en 2027 et financer les nouvelles mesures de progrès social ». « Je prendrai mes responsabilités », insiste M. Philippe.

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A Matignon, on affirme que le message du chef du gouvernement aux organisations de salariés ne recèle aucun « sous-texte ». « Dans l’esprit du premier ministre, le retrait de l’âge pivot n’est pas provisoire. Il part du principe que les partenaires sociaux vont trouver une autre solution pour équilibrer financièrement le système », explique un conseiller. Comprendre : il n’y a pas de piège, contrairement à ce que soutiennent les syndicats contestataires, qui accusent le gouvernement d’avoir d’ores et déjà prévu de réintroduire l’âge ­pivot à l’issue des tractations.

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