Retraites : les syndicats remontés, la grève dans les transports ne devrait pas faiblir – Le Parisien

Il n’y aura pas d’« annonces magiques », avait prévenu Édouard Philippe. Ce qui est sûr, c’est que la présentation du projet de réforme des retraites par le Premier ministre n’a sûrement pas eu l’effet d’un coup de baguette magique sur les syndicats des transports. Après déjà sept jours de grève, et d es transports publics quasi à l’arrêt, bon nombre d’entre eux, à commencer par ceux de la SNCF, appellent à redoubler d’effort pour maintenir la grève.

Colère donc à la CGT cheminots, premier syndicat à la SNCF, dont les salariés sont mobilisés contre la disparition des régimes spéciaux, l’une des premières mesures annoncées par le chef du gouvernement. Laurent Brun, son numéro un, exhorte ainsi « tous les salariés » à « poser la question de la grève dans leur entreprise » et les cheminots à « reconduire le mouvement ». Sur la même ligne, Force ouvrière veut « renforcer la mobilisation ».

Retraites : les cheminots de gare de Lyon reconduisent la grève

« Ça va durcir le mouvement »

« Je dis aux gens, venez avec nous » car « plus on sera nombreux, plus on fera reculer ce gouvernement », a lancé de son côté Bruno Poncet chez SUD-Rail. « Là, je pense qu’on va dans le mur, que ça va durcir le mouvement », a estimé le secrétaire fédéral du troisième syndicat de la SNCF.

Reste à voir si ces appels seront suivis puisque la mobilisation des cheminots semble en baisse ce mercredi : 15,5 % de grévistes contre 24,7 % mardi.

Sur le front des transports en commun parisiens, les mesures de la réforme ont plutôt eu tendance à échauffer les esprits. « Élargir » le mouvement et l’installer « dans la durée » réclame l’Unsa-RATP qui dénonce carrément un « foutage de gueule ». Le premier syndicat de la RATP veut donc durcir la mobilisation et tente de galvaniser ses troupes : « Tout son discours n’est que de l’enfumage, nous devons amplifier la mobilisation et l’étendre dans tous les secteurs de notre pays. Ce gouvernement trahit les Français, estime le syndicat. Aussi, nous appelons à une mobilisation générale ! »

« Les collègues sont chauds »

« Dès à présent, nous nous organisons pour amplifier le mouvement. », annonce Cédric Gentil, un conducteur de RER A sur Twitter, qui assure que « les collègues sont chauds. Le groupe WhatsApp est en ébullition ».

Au-delà des transports, au niveau confédéral, la fronde est plus que jamais unanime. Le gouvernement « s’est moqué du monde », a jugé Philippe Martinez, secrétaire général de la CGT. FO a appelé à « renforcer la mobilisation » et la FSU (premier syndicat chez les enseignants) assure que « le mécontentement et la détermination restent entiers ».

Surtout, la « ligne rouge est franchie » avec l’âge pivot à 64 ans, a tonné Laurent Berger, le secrétaire général de la CFDT, pourtant l’un des seuls syndicats soutenant un système à points, comme annoncé par Édouard Philippe. Réunies ce mercredi après-midi, les instances de la CFDT ont appelé « à se mobiliser le 17 décembre ».

Une réforme « de plus en plus dangereuse »

La CFTC, favorable à un régime universel de retraites par points, a annoncé ce mercredi soir qu’elle appelait également à la mobilisation ce même jour. Le syndicat refuse « l’âge pivot tel qu’annoncé par le Premier ministre avant même la mise en place de la future gouvernance » et exige « une prise en compte de toutes les situations de travail réellement pénibles comme devant donner lieu à compensation ».

Laurent Escure, le dirigeant de l’Unsa, autre syndicat réformiste, a lui aussi dénoncé une « ligne rouge » avec cette « mesure d’âge », une « désagréable surprise », selon lui.

« Je reste dans le camp des opposants », a déclaré de son côté François Hommeril (CFE-CGC), dénonçant une réforme « de plus en plus dangereuse ».

Leave a Reply

Discover more from Ultimatepocket

Subscribe now to keep reading and get access to the full archive.

Continue reading