Retraites, «gilets jaunes», précarité : le point sur les mobilisations de ce samedi – Le Figaro

Deux jours après le début de la grève contre la réforme des retraites, de nouvelles manifestations ont eu lieu dans plusieurs villes françaises. Alors que les «gilets jaunes» organisaient l’acte 56 de leur mouvement entamé en novembre 2018, les syndicats avaient appelé à manifester contre le chômage et la précarité, comme chaque premier samedi de décembre.

Nous faisons le point sur cette nouvelle journée de mobilisations en France où les cortèges ont parfois convergé.

Environ 2800 personnes ont manifesté à Nantes contre la précarité et la réforme des retraites, d’après la préfecture. Organisée à l’appel de la CGT, la mobilisation a rapidement dégénéré. «Il y a 2800 personnes dont 500 radicaux de l’utra-gauche et des black blocs», a fait savoir a préfecture de Loire Atlantique. «Ce sont ces ultras qui commettent les violences», a-t-elle poursuivi, assurant que les premières tensions ont débuté «avant même le début de la manifestation», dont le départ était fixé à 14h.

Une heure plus tard, des manifestants ont ciblé la préfecture en jetant projectiles, bouteilles et pavés. «Deux manifestants ont tenté d’escalader le muret», a précisé la préfecture. Les forces de l’ordre ont répliqué par des tirs de lacrymogène. Trois personnes ont été interpellées, a annoncé la préfecture.

Des manifestants non identifiés ont également bloqué une rue du centre ville puis ont lancé des chaises, des parasols et des planches de bois, volés sur une terrasse, sur des CRS.

Des dégradations de vitrines et d’abribus ont également été constatées alors qu’un important nuage de lacrymogène était visible aux alentours de 16h, près du «Miroir d’eau». La manifestation déclarée en préfecture était terminée à 16h30. Néanmoins des «groupes continuaient à être présents», d’après la préfecture, malgré l’appel de la CGT à la dispersion. Aux alentours de 17h30, de nouveaux heurts ont eu lieu rue de la Paix.

À Paris, la mobilisation était faible: environ un millier de «gilets jaunes» ont défilé d’après un journaliste de l’AFP. Le cortège est parti en fin de matinée de Bercy, rejoint par des étudiants, des militants antifascistes et des syndicalistes de la CGT. Peu après 14h, des incidents entre manifestants et forces de l’ordre ont eu lieu au niveau de l’avenue du Maine. Le cortège voulait dévier de l’itinéraire afin de rejoindre une manifestation organisée contre le chômage et la précarité, partie depuis la gare Montparnasse vers midi.

Une personne a été évacuée sur une civière par des «street medics» après ces quelques tensions, d’après un journaliste de l’AFP qui n’en savait pas plus sur la gravité de la blessure.

Environ un millier de «gilets jaunes» ont manifesté à Paris, ce samedi. Reuters

En fin de journée, des manifestants se sont retrouvés dans le secteur de Châtelet les Halles. La police est intervenue rapidement. Des manifestations sauvages ont ensuite été constatées dans les rues de la capitale et ont duré jusqu’aux alentours de 22h.

Des manifestations ont également eu lieu dans plusieurs villes françaises. La police ou les préfectures ont compté 1200 manifestants à Caen, 1100 à Bordeaux, 800 à Lille et au Havre, 700 à Lyon (où des tensions ont éclaté), 600 à Rouen…

A Toulouse, la manifestation a réuni plusieurs centaines de personnes. Les forces de l’ordre ont fait usage de lacrymogènes, notamment dans la grande artère commerçante et piétonne, provoquant quelques mouvements de panique. Dans l’Aude, une trentaine de «gilets jaunes» et syndicalistes ont relevé les barrières du péage de Carcassonne, d’après La Dépêche du Midi.

Quelque 500 «gilets jaunes» se sont rassemblés à Montpellier dans l’après-midi. Un groupe de quelques dizaines de personnes a pénétré dans le centre commercial «Le Polygone» et des vitres ont été brisées, selon la préfecture de l’Hérault. Le groupe a été maîtrisé par des vigiles et les forces de l’ordre. Trois personnes ont été interpellées et un policier blessé, selon la préfecture.

Des militants de LREM ont été malmenés à Grenoble, alors qu’ils faisaient campagne pour Emilie Chalas, candidate aux municipales. Ils ont été violemment invectivés par des manifestants et une partie de leur matériel détruit. Une plante a été déposée. «Jets de projectiles et de pétards, notre tente et kakemono ont été détruits, le matériel incendié», a indiqué Emilie Chalas dans un communiqué se disant «consternée».

A Marseille, un défilé était organisé à 14h, en présence du chef de file de la France insoumise, Jean-Luc Mélenchon. La préfecture a comptabilisé 1800 personnes manifestant dans les rues de la cité phocéenne, à l’appel de la CGT, pour dénoncer la réforme des retraites. Des «gilets jaunes» se sont également joints au mouvement. Jean-Luc Mélenchon, en tête du cortège, a appelé «ses amis», «à observer une stricte non-violence » lors des manifestations. «Le pouvoir, le régime ne compte plus que sur là-dessus, sur l’effet de repoussoir qu’aurait des violences», a-t-il déclaré lors d’un point presse en amont de la manifestation.

Des routiers ont également mené samedi des actions de blocages sur plusieurs grands axes à travers la France, pour protester contre la hausse de leurs taxes sur le gazole, prévue par le gouvernement. Barrages filtrants et opérations escargots ont été mis en place tôt ce matin, provoquant bouchons et perturbations. Les opérations cesseront dès la nuit tombée «pour ne prendre aucun risque pour la sécurité», a déclaré à l’AFP Jean-Marc Rivera, délégué général de l’Organisation des transporteurs routiers européens (OTRE).

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