Retraites : épinglé pour son «oubli», Jean-Paul Delevoye démissionne de l’Ifpass – Le Parisien

Suite à nos révélations, le « Monsieur Retraites » du gouvernement met visiblement ses affaires en ordre. Épinglé la veille pour avoir « oublié » dans sa déclaration d’intérêts de haut-commissaire de mentionner ses liens avec le monde de l’assurance, Jean-Paul Delevoye a fait savoir lundi matin qu’il démissionnait de Ifpass, l’Institut de formation de la profession de l’assurance.

« Je reconnais que ce n’est pas responsable », concédait-il dans les éditions de ce lundi du Parisien Aujourd’hui en France, avant d’envoyer sa lettre de démission.

Depuis 2016, l’auteur du rapport sur la réforme controversée d’Emmanuel Macron y occupait des fonctions d’administrateur, bénévolement. Mais, même à titre gracieux, cette activité peut être considérée comme source d’un éventuel conflit d’intérêts. En effet, Jean-Paul Delevoye ayant un rôle de conseil au sein de l’Ifpass, certains observateurs relèvent l’incompatibilité avec le fait de réformer les retraites.

Tollé à gauche et à droite

« Pur hasard ! » a notamment ironisé le porte-parole du PCF, Ian Brossat, sur Twitter. Et de détailler : « Rien à voir avec le fait qu’il saccage les retraites par répartition. Et hasard aussi si le gouvernement a accordé une fiscalité super-avantageuse pour ceux qui placent leur argent dans des fonds de pension en avril dernier. »

« On voit le vrai visage de cette réforme des retraites », où « tout est fait pour pousser les futurs retraités vers des fonds d’assurance », a complété sur Public Sénat le secrétaire national du PCF, Fabien Roussel.

« M. Delevoye peut mettre à la taxe tout le pays sur les retraites et oublier une partie de ses déclarations d’intérêt, ça c’est pas un problème ! », a fustigé le leader de La France insoumise, Jean-Luc Mélenchon. « Le monde de l’assurance, lui, n’a pas oublié de déclarer ses liens avec la réforme des retraites que prépare (Jean-Paul Delevoye) », a aussi ironisé le numéro 2 de LFI, Adrien Quatennens.

Côté syndicats, ce télescopage était qualifié de « gênant » par Philippe Martinez, secrétaire général de la CGT. « On voit que, dans la période, les assureurs privés montrent plus le bout de leur nez car ils sentent bien qu’il y a un coup à jouer avec cette réforme », a expliqué le leader cégétiste sur France Info. « Pour de plus en plus sortir les salariés du régime général et de ce qui se fait de bien en France pour capter une autre forme de retraite, la retraite par capitalisation ».

À droite, la députée Les Républicains Valérie Boyer a notamment jugé que « la Macronie a quelque chose de désespérant dans sa constance à donner des leçons de morale et se croire au-dessus des règles ».

Pour Marine Le Pen, présidente du Rassemblement national, cet épisode est « une nouvelle illustration » de la politique d’Emmanuel Macron, qui « déconstruit tout notre modèle au profit d’intérêts particuliers et de puissances d’argent ».

« Macron a carrément choisi un lobbyiste pour élaborer sa réforme des retraites qui profitera aux assurances sur le dos des Français ! » avait commenté le président de Debout la France Nicolas Dupont-Aignan, l’appelant à démissionner du gouvernement.

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