Retraites, énergie… Ces dossiers chauds qui attendent Emmanuel Macron en 2023 – BFMTV

Réforme des retraites, crise de l’énergie ou encore refondation du système de santé: pour sa rentrée, le président de la République va devoir composer avec plusieurs sujets sensibles.

Un président déjà à pied d’œuvre. Depuis le fort de Brégançon, dans le Var, où il est arrivé ce mardi, Emmanuel Macron “suit les dossiers” et “prépare la rentrée” 2023″. Elle s’annonce chargée et les sujets brûlants ne manqueront pas.

• La réforme des retraites et le spectre d’une rentrée sociale explosive

Le gouvernement souhaite allonger l’âge légal de départ à la retraite à 65 ans. Pour l’instant, l’exécutif tâtonne et temporise sur ce sujet. Le président de la République, lui, voulait aller vite. Pressé notamment par son allié François Bayrou, il a cependant consenti à laisser davantage de temps à la concertation.

En abandonnant l’option d’une réforme par voie d’amendement dans le projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS) à l’automne, le gouvernement a mis le cap sur une présentation de son projet au 15 décembre. Puis, il s’est ravisé. Depuis l’Élysée, le chef de l’État a annoncé un autre report de l’échéance, au 10 janvier cette fois-ci. Preuve que le sujet est hautement sensible. Justification officielle:

Ce nouveau calendrier doit permettre à “ceux qui […] viennent de prendre des responsabilités” – comme Éric Ciotti, nouveau président de Les Républicains ou son homologue à Europe-Écologie-Les-Verts, Marine Tondelier – d'”échanger avec le gouvernement” concernant “quelques éléments clés de la réforme”.

L’arrivée des fêtes ou la demi-finale France-Maroc en Coupe du monde, prévue un jour avant l’annonce initiale de la réforme, peuvent également expliquer le mouvement de l’exécutif. Pour autant, le terrain de la rentrée s’annonce lui aussi très glissant.

Avec sa réforme, le gouvernement pourrait – comme lors du premier quinquennat d’Emmanuel Macron – faire face à un mouvement social d’ampleur alors que sa réforme est rejetée par une majorité de Français. Parmi les syndicats, même la CFDT, pourtant perçue comme une centrale réformatrice, est opposée à l’allongement de l’âge légal de départ à la retraite.

L’exécutif n’a pas davantage de succès auprès des oppositions. Sans surprise, la Nouvelle union populaire écologique et sociale (Nupes) et le Rassemblement national (RN) sont vent debout contre sa réforme. Plus surprenant et embêtant pour la majorité relative: les députés LR n’ont pas accordé leurs violons sur le sujet, contrairement à leurs homologues sénateurs favorables à un report de l’âge légal à 64 ans.

Reste pour le gouvernement l’option du 49.3 auquel il peut avoir recours une fois par session parlementaire en dehors des textes budgétaires.

• La crise énergétique

L’exécutif, après avoir laissé sa réforme au chaud pendant les fêtes, mise également sur un meilleur contexte social à la rentrée. Mais rien n’est moins sûr alors que les prix du gaz et de l’électricité vont augmenter jusqu’à 15% en janvier – soit la limite fixée par le bouclier tarifaire – et que l’inflation reste à un niveau élevé (+6,3% en décembre 2022 par rapport à l’an dernier).

Surtout, Emmanuel Macron devra composer avec la menace de coupures d’électricité en janvier, en raison de la crise énergétique liée à la guerre en Ukraine. Jusqu’ici, le gouvernement a adopté un ton jonglant entre confiance et gravité.

Objectif: rassurer, tout en préparant les esprits. Quitte à montrer des hésitations sur la communication à adopter. Olivier Véran, porte-parole du gouvernement, a ainsi multiplié les formules au conditionnel. Début décembre, Emmanuel Macron est sorti du bois pour rassurer les Français.

Au préalable, le porte-parole d’Enedis Laurent Méric avait mis le feu aux poudres, en indiquant sur BFMTV qu’en cas de coupures de courant, les personnes à haut risque vital ne seraient pas “prioritaires” et “éventuellement délestables”.

“Stop à tout ça”, avait répondu le président de la République. Avant de recadrer: “Le rôle du gouvernement, des ministres, des opérateurs, c’est de faire leur travail pour fournir de l’énergie, c’est tout”. Tout en appelant ces différents acteurs à ne pas “faire peur aux gens avec des scénarios absurdes”.

• Le système de santé

Autre chantier prévu en janvier: la refondation du système de santé, à laquelle s’est engagé le ministre François Braun. “Je vais avoir à annoncer les grands axes de travail sur la restructuration de notre système de santé, dans son ensemble, aussi bien la médecine de ville que la médecine hospitalière”, a-t-il détaillé depuis Annecy, en Haute-Savoie, dont il a visité le centre hospitalier ce mercredi.

Il s’agit de “prendre en compte la pénibilité et un certain nombre de problématiques remontées par les professionnels du terrain”, à l’occasion notamment du Conseil national de la refondation consacré à la santé. Lequel s’est déroulé entre le mois d’octobre et la fin de l’année 2022.

Déjà épuisés par trois ans de pandémie, les personnels hospitaliers font actuellement face à une situation critique caractérisée par une triple épidémie de Covid-19, bronchiolite et grippe. En plus de cela, une grève des médecins libéraux – pour réclamer notamment un doublement des tarifs de consultations – a lieu depuis ce lundi. Autant de problématiques auxquelles François Braun devra répondre.

En-dehors de ce projet, Emmanuel Macron a lancé en septembre une convention citoyenne sur l’épineuse question de la fin de vie. Au mois de janvier les participants de ce dispositif vont entrer dans le vif du sujet en examinant dix “enjeux prioritaires”. Avant de dire, en mars, s’il faut changer ou non la loi actuelle, sans garantie d’être suivis, à partir de cette question: “Le cadre d’accompagnement de fin de vie est-il adapté aux différentes situations rencontrées ou d’éventuels changements devraient-ils être introduits?”.

Baptiste Farge

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