Retraites : Bruno Le Maire appelle la CGT à «renoncer au bras de fer» – Le Figaro

A quelques jours de la présentation de la réforme des retraites, le gouvernement fait front. Ce dimanche, le patron de Bercy, Bruno Le Maire, a défendu le plan d’Emmanuel Macron, en estimant que cette transformation était nécessaire pour sauver un «système de retraite à bout de souffle» et «injuste». «Il faut travailler plus longtemps», a-t-il répété, reprenant l’une des idées avancée par le président de la République en avril dernier, car «l’équilibre de notre système de retraite» en dépend.

Refusant de s’enfermer dans «un calendrier trop stricte», le ministre de l’Economie reste opposé à la tenue d’un référendum sur la réforme des retraites, estimant que l’élection de 2017 a validé le projet du président, car celui-ci était dans son programme. Il a également appelé l’homme fort de la CGT, Philippe Martinez, à «renoncer au bras de fer» avec l’exécutif et à dialoguer. Le ministre a par ailleurs rappelé que la grève frappait l’activité économique, avec «30%» de perte de chiffre d’affaires pour les commerçants, avec les grèves. Ces derniers seront donc accompagnés par l’Etat, qui ne «les laissera pas tomber, et certainement pas à la veille des fêtes de Noël» : «je recevrai les commerçants la semaine prochaine» pour en discuter, a-t-il annoncé.

Le ténor de la majorité a considéré que le climat social tendu était principalement le fruit d’une «inquiétude qui travaille tous les pays développés, sans exception», et non le résultat d’un rejet de la politique ou de la personne d’Emmanuel Macron. Soulignant les «transformations d’ordre séculaire» qui traversent le monde, le ministre a rappelé que «gouverner, c’est supporter une partie de la colère», avant d’ajouter que l’exécutif apportait des «réponses fortes» aux angoisses des citoyens. Pour lui, la réforme des retraites ne sera pas la plus emblématique du quinquennat : ce changement «structurel, indispensable, ne doit pas éclipser ce qui a été fait et ce qui doit encore être fait», a-t-il commenté.

L’appel de Bruno Le Maire intervient au lendemain d’une mobilisation réussie pour les syndicats opposés à la réforme, d’une part, et juste après la publication d’un entretien du chef de la centrale de Montreuil dans le Journal du dimanche, dans lequel la CGT promet de maintenir la pression «jusqu’au retrait» des projets du gouvernement. «La balle est dans le camp du gouvernement», précise Philippe Martinez, qui rappelle qu’en 1995, Alain Juppé aussi «avait dit que jamais il ne retirerait son projet. Les choses évoluent». Le leader syndical réfute l’accusation selon laquelle il refuserait le dialogue, expliquant avoir rencontré plusieurs dizaines de fois le haut-commissaire aux Retraites, Jean-Paul Delevoye.

Le membre du gouvernement s’oppose également à l’une des suggestions de la CGT, à savoir une hausse du Smic au 1er janvier, en expliquant que le gouvernement avait «déjà augmenté la prime d’activité», de «100 euros, au niveau du Smic».

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Le Maire «respecte» le million de signatures du RIP

Revenant ensuite sur la privatisation du groupe Aéroports de Paris, Bruno Le Maire a précisé que l’exécutif ne prendrait aucune décision jusqu’à la fin de la collecte de signatures pour l’organisation d’un référendum d’initiative partagée (RIP) et qu’il «respectait» les soutiens du référendum. Alors que la collecte vient de dépasser le million de soutiens, selon le Conseil constitutionnel, le ministre a précisé qu’il avait «gelé toutes les décisions», tout en rappelant que les opposants devaient réunir 4,7 millions de signatures pour que le référendum l’emporte.

Le ministre a également adressé un message à l’administration Trump, sur l’épineux dossier de la taxe Gafa. Il a estimé que les menaces de sanctions américaines sur les produits français importés aux Etats-Unis n’avaient «pas de base légale», et qu’il était «inutilement agressif de taxer le champagne, les vins, les sacs» et d’autres produits de l’Hexagone. Le gouvernement est donc prêt à saisir l’Organisation mondiale du commerce (OMC), en cas de représailles de la Maison-Blanche, car «la taxe nationale sur les entreprises numériques touche les entreprises américaines au même titre que les entreprises européennes, françaises ou chinoises. Elle n’est pas discriminatoire», a-t-il martelé. Il appelle Washington à discuter pour parvenir à un accord au plus vite sur la taxation des géants du numérique à l’échelle de l’OCDE. «Il faut une taxation mondiale», a-t-il conclu.

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