Reprise de l’épidémie de Covid-19 : les signaux inquiétants s’accumulent – Paris Match

Plusieurs indicateurs témoignent d’une reprise de l’épidémie de SARS-CoV-2 en France. Les autorités de santé tirent la sonnette d’alarme.

Il y a bien une augmentation du nombre de cas de coronavirus en France ces dernières semaines. Dans un communiqué diffusé jeudi soir, la Direction générale de la Santé a annoncé que «plus de 1000» nouveaux cas ont été dépistés jeudi, alors même que Santé Publique France constate que la tendance se confirme sur les dernières semaines. Ainsi, alors que le nombre de tests a augmenté de 3% entre la semaine dernière (du 13 au 19 juillet) et la semaine précédente (du 6 au 12 juillet), l’incidence des cas augmente beaucoup plus rapidement (+27%).

Ce point suggère que ce n’est pas l’augmentation du nombre de tests qui est responsable de l’augmentation du nombre de cas, constatée pour la troisième semaine consécutive par Santé Publique France, qui note en outre que «l’augmentation de l’incidence concerne désormais l’ensemble des tranches d’âge». «Chez les personnes âgées de 75 ans et plus, l’incidence qui avait diminué jusqu’en semaine 28 (du 6 au 12 juillet), est en augmentation en semaine 29 pour la première fois depuis le franchissement du pic épidémique», ajoute l’agence, qui y voit «un signal préoccupant qui doit être suivi avec la plus grande attention», car c’est parmi «cette population que surviennent les plus grands nombres de décès dus au SARS-CoV-2». Autre indicateur défavorable : le nombre hebdomadaire de nouvelles admissions en réanimation, qui «a arrêté de diminuer pour la seconde semaine consécutive» la semaine dernière, avec 83 nouvelles admissions contre 78 la semaine précédente. Les hospitalisations restent toutefois à des «niveaux bas», selon Santé Publique France.

Selon Santé Publique France, les départements présentant les plus forts taux d’incidence sont la Mayenne, les Vosges, le Finistère, le Val d’Oise, le Haut-Rhin, Paris et la Seine-Saint-Denis.

“Relâchement de l’application des gestes barrière”

«Le virus circule sur l’ensemble du territoire national, comme le montre le nombre de “clusters” (570 cas groupés en incluant ceux détectés en EHPAD depuis le 9 mai; 10 nouveaux depuis hier, mais 361 clôturés)», souligne la Direction générale de la Santé. «Une attention particulière mérite d’être portée sur les clusters survenant dans les milieux familiaux élargis (plusieurs foyers familiaux concernés) ainsi que les évènements et rassemblements temporaires de personnes. Ces clusters qui représentent respectivement 19% et 15% des clusters investigués sont en effet susceptibles d’augmenter au cours de la période estivale», indique pour sa part Santé Publique France.

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Pour les autorités sanitaires, c’est bien un relâchement des mesures de précaution qui contribue à ce frémissement de l’épidémie. «Lorsque les conditions de diffusion virale et les interactions entre les individus évoluent comme au cours de cet été, le nombre de cas observés est décalé de 2 à 3 semaines par rapport à l’exposition initiale au virus. Compte tenu du délai d’incubation, de la contagiosité avant la phase symptomatique et chez un porteur sans symptômes, du délai entre les premiers symptômes et le déclenchement des réflexes du test de l’information des contacts et de l’isolement, des chaînes de transmission, parfois importantes, se forment. Des regroupements ou clusters sont alors détectés. Cette tendance de fond indique que nos habitudes récentes favorisent la circulation du virus depuis déjà plusieurs semaines», écrit la Direction générale de la Santé. Elle déplore également «un relâchement de l’application des gestes barrière qui se traduit par une augmentation du nombre de contacts à risque par patient atteint de Covid-19, et une moindre adhésion à la distanciation physique en particulier». «Au cours de l’été et pendant les vacances, il peut sembler artificiel de se saluer en gardant ses distances, de discuter de loin, de se laver régulièrement les mains et de porter un masque grand public dans les espaces clos, mais cet effort individuel et collectif est crucial pour empêcher le virus d’empiéter sur notre liberté et l’épidémie de rebondir», ajoute-t-elle.

“Au moindre symptôme, il est plus que jamais nécessaire de se faire dépister”

La DGS rappelle la conduite à tenir : «Au moindre symptôme, il est plus que jamais nécessaire de se faire dépister par test virologique, en s’isolant avant même d’avoir un rendez-vous puis dans l’attente du résultat. Des mesures ont été prises pour faciliter les dépistages: autorisation de prélever pour davantage de professionnels, bons CNAM dispensant d’ordonnance, barnums de dépistage ouverts à tous. Le site sante.fr recense tous ces lieux de prélèvement», indique son communiqué.

L’épidémie a fait 10 morts depuis mercredi dans les hôpitaux, portant le nombre total de décès à 30 182 personnes, dont 10 516 en établissements sociaux et médico-sociaux (Ehpad) où le bilan général a été revu à la baisse mardi. Ce dernier sera actualisé le 28 juillet.
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