Rentrée scolaire : le plan envisagé par le gouvernement pour le retour à l’école – Le Parisien

C’est le retour de la conférence de presse du jeudi. Devant les caméras, le gouvernement va se plier à nouveau, ce jeudi, à cet exercice de communication interrompu depuis plusieurs semaines. « C’est normal. Il faut bien que les parents soient informés de ce qu’il se passe pour qu’ils aient le temps de rentrer chez eux, s’ils se sont mis au vert avec leurs enfants pendant le confinement », justifie un conseiller ministériel.

La rentrée : l’exécutif a concentré l’essentiel de son temps en Conseil de défense, ce mercredi, à préparer ce rendez-vous sensible. Parmi les décisions prises, le gouvernement va changer de braquet sur les autotests, ces tests auto-administrés sur lesquels l’exécutif compte pour repérer rapidement les contaminations au sein des classes. Le plan de bataille envisagé pendant le Conseil de défense, et qui peut encore être amendé d’ici à jeudi, se veut ambitieux. Il s’agit d’effectuer deux autotests hebdomadaires pour chaque personnel de l’Education nationale, en commençant par les lycées. Les jeunes de plus de 15 ans se verront eux aussi proposer un autotest par personne, une fois par semaine. Détail important : le prélèvement se ferait sous la supervision d’un membre du corps enseignant.

En clair, cette opération demande une organisation complexe. « Cela ne sera pas facile de faire coopérer les profs », s’enquiert Jean Castex dans le huis clos de la discussion. Le ministre Jean-Michel Blanquer se veut rassurant : « Nous fixerons des objectifs chiffrés aux proviseurs… ». Ces autotests seront d’abord distribués dans les départements les plus touchés par l’épidémie. L’exécutif pousse aussi les feux sur les tests salivaires pratiqués dans les écoles : en petit comité, Olivier Véran assure que les labos auront la capacité de prendre en charge jusqu’à un million de tests salivaires par semaine. Là aussi, la priorité sera donnée aux zones géographiques où les données épidémiologiques sont les moins bonnes.

Pas d’allègement du couvre-feu prévu le 3 mai

Parallèlement, le Conseil de défense a choisi de ne pas modifier les règles en vigueur pour fermer une classe : une contamination avérée suffira à enclencher cette mesure. Le protocole sanitaire annoncé avant les vacances devrait donc être conservé. « On ne va pas changer de protocole tous les jours », glisse un conseiller. Pas question, en effet, de compromettre la légère amélioration épidémiologique. « Nous pourrions être au pic ou proche du pic », a ensuite souligné pendant une conférence de presse le porte-parole du gouvernement, pointant « des résultats encourageants mais pas satisfaisants ».

Dans ce contexte, Gabriel Attal a évoqué une sortie progressive du confinement, le 3 mai, avec la fin de la limitation de déplacement à dix kilomètres et la levée de l’interdiction sur les voyages entre régions. « C’est bien ce qui est prévu, a-t-il lancé. C’est la base de travail actuelle du gouvernement. » En revanche, a-t-il tempéré, « l’allègement du couvre-feu ne fait pas partie des restrictions dont le président a annoncé qu’elles s’arrêteraient le 3 mai ».

Enfin, le Conseil de défense s’est penché sur la question épineuse des frontières. Cette fois, c’est décidé : l’Inde rejoint le Brésil, l’Argentine, le Chili et l’Afrique du Sud sur la liste des pays concernés par les contrôles renforcés et les mesures d’isolement obligatoire pour les voyageurs. L’Allemagne et les Pays-Bas pourraient prendre à leur tour cette mesure par rapport au géant indien. Pendant les discussions, le secrétaire d’Etat aux Transports, Jean-Baptiste Djebbari a fait sourire ses collègues. Ancien pilote de ligne, il s’est mis à consulter les horaires des avions arrivant de ce pays pour voir quels seraient les premiers passagers concernés par ces nouvelles restrictions. L’Histoire en direct.

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