Rentrée scolaire 2021 : le ministère vise 60% d’élèves de plus de douze ans vaccinés – Le Figaro

À quelques jours de la reprise des cours, le protocole sanitaire continue de susciter des interrogations.

Un protocole sanitaire parfaitement clair pour préparer comme il se doit la rentrée scolaire ? Pas si sûr. Ce mercredi 25 août, à la veille de la conférence de rentrée du ministre de l’Éducation, les syndicats enseignants ont eu une visioconférence de plus de deux heures avec le cabinet de Jean-Michel Blanquer. «Quelques précisions apportées, mais beaucoup de zones floues», expliquent en substance les représentants syndicaux.

Il faut dire que le ministre avait dégainé dès dimanche, dans une longue interview au JDD, visiblement pressé par le président Macron d’avoir une parole claire sur le protocole. C’est donc le protocole de «niveau 2» qui a été retenu pour la rentrée, parmi les quatre scénarios publiés fin juillet par l’éducation nationale (de vert à rouge, en fonction de la circulation du virus, avec une hybridation des enseignements à partir du niveau 3).

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Au programme : masque pour tous en intérieur (voire dans les cours de récréation pour les villes où il est à nouveau obligatoire), sports de contact proscrits, cours en présentiel pour tous, fermeture d’une classe dès le premier cas à l’école primaire, éviction des cas contacts, sauf pour les élèves vaccinés, au collège et au lycée. Si la «limitation du brassage des élèves» est inscrite dans le protocole, la question de la cantine reste, selon les syndicats, un «angle mort».

Plusieurs indicateurs à examiner

En cas de contamination, les collèges et lycées établiront les «contacts à risque» de l’élève concerné et en informeront les parents. Les élèves vaccinés ou immunisés continueront d’aller en cours, sur la base d’une attestation des parents, «sachant que l’assurance-maladie pourra vérifier le statut vaccinal des contacts à risque». Les élèves vaccinés potentiellement cas contact ne seront pas testés, contrairement à la doctrine du ministère de la Santé pour la population générale. «Le ministère nous a expliqué que sa décision reposait sur une expertise des épidémiologiques», rapporte-t-on à l’Unsa.

Le possible passage d’un niveau de protocole à un autre dépendra de plusieurs indicateurs : taux d’incidence, taux de vaccination, situation hospitalière et avis des autorités locales (les préfets et les ARS), qui pourront par exemple décider du port du masque en extérieur, donc dans les cours de récréation. Si pour l’heure, le niveau 2 est valable sur l’ensemble du territoire métropolitain, il se pourrait bien que des évolutions locales soient décidées, en fonction de la situation épidémiologique contrastée sur les territoires.

De ce point de vue, tout le monde regarde aujourd’hui du côté de l’outre-mer, où la situation se fait critique. Un conseil de défense se tenait dans la matinée de ce mercredi 25 août sur le sujet. Le gouvernement a finalement décidé de repousser la rentrée scolaire au 13 septembre en Guadeloupe, en Martinique, à Saint-Martin et Saint-Barthélemy, ainsi que dans la partie de la Guyane en zone rouge.

Objectif : 600.000 tests par semaine dans les écoles

Sur le dépistage à l’école primaire, où les élèves de moins de 12 ans ne peuvent être vaccinés, le ministère affiche un objectif de 600.000 tests par semaine. Question : les familles adhèreront-elle à ce dépistage ?

Au collège et au lycée, 57% des plus de 12 ans ont déjà reçu une première dose de vaccin (et 32% les deux). L’objectif est de dépasser les 60% d’une vaccination complète à la rentrée. Cette vaccination devra ensuite «se dérouler le plus vite possible d’ici la Toussaint». Les élèves seront vaccinés dans des vaccinodromes, dans des centres éphémères installés à proximité des établissements ou au sein même des établissements. 700 assistants d’éducation seront recrutés pour faire face à cette situation.

Si la question de l’aération des locaux, des équipements en capteurs de CO2 et les purificateurs d’air a été évoquée, le ministère n’a pas réellement fixé de politique volontariste ou une méthode, selon l’Unsa. Il reviendra donc aux collectivités locales de gérer la question. Et de financer ces équipements.

«L’école n’est pas hors-sol»

Des réponses qui ne comblent pas entièrement les attentes des syndicats. Ainsi, si le SNUipp, qui tenait sa conférence de rentrée mardi 24 août, se veut optimiste sur la rentrée elle-même, il ne dissimule pas son inquiétude sur les semaines qui vont suivre. «L’école n’est pas hors-sol; elle est un lieu de contamination comme les autres. Il y a fort à partir qu’elle sera perturbée dès les premières semaines. Il va falloir être très attentifs», insiste Guislaine David, porte-parole et co-secrétaire générale.

Estimant que «les mesures sanitaires ne sont pas suffisantes» – notamment sur les cantines, les cours de récréation et l’aération des salles de classe -, elle réclame un renforcement du protocole sanitaire. Elle insiste enfin pour mettre en place une véritable campagne de dépistage à l’école primaire. «Pourquoi ne pas mettre en place des tests [salivaires, NDLR] systématiques hebdomadaires à la maison, comme c’est le cas dans d’autres pays européens, par exemple en Autriche?» interroge-t-elle.


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