Renaud Muselier quitte Les Républicains et dénonce une «dérive politique» – Le Figaro

Le président de la région Paca reproche au parti son manque de clarté quant à son rapport avec «l’extrême droite».

Sa décision est prise. Sur le plateau de LCI ce mercredi 24 novembre au matin, le président de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur, Renaud Muselier, a annoncé son départ du parti des Républicains. Selon lui, «les idées d'(Eric) Ciotti avancent» au sein de LR alors que le candidat «véhicule les idées de Zemmour». Condamnant une «dérive politique» et une «omerta» dans son ancienne formation politique, l’élu a assuré vouloir s’en tenir à sa «ligne rouge» : «Pas d’accord avec l’extrême droite».

La situation se sera retournée en moins de 24 heures. En fin d’après-midi la veille, Renaud Muselier a fait part, dans les colonnes du Parisien , de son soutien à Xavier Bertrand pour le congrès LR prévu du 1er au 4 décembre. Une main tendue aussitôt refusée par le principal concerné, au motif des «attaques» de l’élu contre Éric Ciotti et David Lisnard, récemment élu à la tête de l’AMF.

L’épisode, marqué par des rebondissements, s’inscrit dans le contexte plus ancien des régionales. En juin dernier, Renaud Muselier s’est en effet attiré les foudres d’une partie de sa famille politique en fusionnant sa liste avec des macronistes pour s’opposer au candidat du Rassemblement national, Thierry Mariani. Si Éric Ciotti lui a apporté sa voix au second tour, le président de la fédération LR des Alpes-Maritimes s’est abstenu au premier, déclarant que sa «confiance» avait été «trahie à plusieurs reprises dans une tambouille électorale concoctée dans les cuisines élyséennes».

Une année marquée par les tensions

Défenseurs de la stratégie de Renaud Muselier, le maire de Nice, Christian Estrosi, et l’édile de Toulon, Hubert Falco, avaient tour à tour quitté le parti et condamné sa «violence», dès le mois de mai. «Ne pas être favorable à l’union, alors que la menace de l’arrivée au pouvoir du Rassemblement national n’a jamais été aussi forte, revient à faire son jeu», avait alors déclaré Hubert Falco dans Le Figaro . Les deux élus se sont par la suite tournés vers Emmanuel Macron.

Ces dernières semaines ont également été émaillées par de fortes tensions. Fin octobre, l’élu de la région Paca a affirmé qu’il quitterait «sans hésiter» LR en cas de victoire d’Éric Ciotti au congrès. «Ce n’est pas ma droite», a-t-il tranché. «Muselier est le petit télégraphiste de la Macronie», lui a rétorqué le candidat.

Plus récemment, Renaud Muselier a un peu plus creusé le fossé entre sa famille politique et lui. À quelques jours du scrutin de l’AMF, l’élu a apporté son soutien à Philippe Laurent, meneur d’une liste comportant un certain nombre de Marcheurs, plutôt qu’au maire LR de Cannes, David Lisnard. Avec, une nouvelle fois, les régionales en toile de fond. Dans une lettre adressée aux élus locaux, Renaud Muselier a ainsi estimé qu’«une telle fonction ne peut pas et ne doit pas être assumée par un maire qui n’a jamais su appeler à voter en faveur des forces politiques républicaines lors des élections régionales de juin dernier, en dépit d’un consensus qui s’était créé face au Rassemblement national».

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