Remaniement : Jean Castex et Emmanuel Macron veulent former le nouveau gouvernement « au plus vite » – 20 Minutes

Le nouveau Premier ministre, Jean Castex. — Ludovic Marin

Quelle équipe, et quand ? Le nouveau Premier ministre, Jean Castex, entend avec Emmanuel Macron former « au plus vite » un gouvernement pour appliquer un plan de relance face à la crise économique et sociale, avant la présidentielle de 2022.

A la mi-journée samedi, le chef du gouvernement s’est entretenu avec le président à l’Elysée des potentiels membres de son futur gouvernement, selon une source gouvernementale. Il a ensuite effectué sa première sortie officielle, sur le site de recherche et de production de semi-conducteurs du groupe X-FAB France, dans l’Essonne.

Une équipe avant lundi ?

En arrivant, ce haut fonctionnaire jusqu’ici inconnu du grand public, qui se présente comme « un gaulliste social » et « un homme des territoires », a dit devant quelques élus son souhait de « faire évoluer l’opinion qui pense qu’on ne peut faire de la politique que quand on est élu national ».

En attendant, l’ancien « Monsieur déconfinement », qui fut secrétaire général adjoint de l’Elysée sous Nicolas Sarkozy et qui vient de quitter les Républicains, entend faire « tout pour » former son gouvernement avant lundi avec le chef de l’Etat. Il souhaite prononcer sa déclaration de politique générale « en milieu de semaine prochaine » au Parlement.

Ce sera sans Tubiana

Ce remaniement s’annonce « de grande ampleur », selon l’entourage d’Emmanuel Macron, qui a dit qu’il y aurait « de nouveaux talents » et « des personnalités venues d’horizons différents ». Mais ce sera sans Laurence Tubiana, cheville ouvrière de la COP21 et de la Convention citoyenne pour le climat, dont le nom circulait pour le ministère de l’Ecologie. Elle a indiqué à l’AFP qu’elle « ne souhaitait pas » entrer au gouvernement.

Le choix comme Premier ministre d’un profil « techno » donne les mains libres au chef de l’Etat, après trois ans d’entente cordiale avec Edouard Philippe, qui prenait un poids croissant dans la stratégie gouvernementale et dans l’opinion. Et alors qu’apparaissaient des dissensions, notamment pour la réforme des retraites. « Je ne suis pas ici pour chercher la lumière, je suis ici pour chercher des résultats », a assuré Jean Castex. Alors que se profile une rentrée « très dure » sur les fronts économique et social, il sera chargé d’appliquer le « nouveau chemin » voulu par le chef de l’Etat, avec une priorité à la politique de santé, au grand âge et à un plan pour la jeunesse, et la remise en chantier de la réforme des retraites.

La méthode Castex ? « Ouvrir des concertations (…) avec la Nation, avec les partenaires sociaux, dans les territoires, avec tous les acteurs » et élaborer un « nouveau pacte social ». « Quand on est en crise, il faut continuer à soutenir l’économie, mais il faut faire des choix judicieux, des choix orientés, c’est-à-dire des choix qui permettent de reconstruire, de gagner en souveraineté économique, d’avoir une France plus économe du point de vue du respect de l’environnement, donc à la fois des mesures d’urgence et des mesures structurelles : c’est l’axe du plan de relance que nous préparons », a-t-il expliqué.

Après la droite, la droite

Après les municipales marquées par une forte poussée des Verts, il a affirmé que l’écologie n’était « plus une option ». Emmanuel Macron « recrute ses collègues de l’ancien monde », a taclé vendredi soir le chef d’EELV Julien Bayou, excluant toute entrée d’EELV au gouvernement. « On a un homme de droite remplacé par un homme plus à droite encore », a fustigé Olivier Faure (PS) samedi.

« A l’issue des municipales, la France est à droite, donc le président de la République a choisi un Premier ministre de droite », estime Franck Louvrier, ancien conseiller de Nicolas Sarkozy. Les Républicains, qui perdent un nouveau transfuge après Edouard Philippe, Bruno Le Maire ou encore Gérald Darmanin, veulent surtout voir en Jean Castex un choix « technocratique », selon leur chef de file Christian Jacob. Le vice-président de LR Gilles Platret a mis en garde contre les futures tentatives de recrutement gouvernemental, appelant à dire « non ». Le non du « courage de s’effacer pour ne pas se renier ».

Edouard Philippe, qui retrouve dès dimanche la mairie du Havre, a lui accepté « d’aider le président » à « consolider la majorité », fragilisée par la perte de la majorité absolue à l’Assemblée, des contestations internes et un fiasco aux élections municipales pour LREM.

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