Régionales en PACA : Renaud Muselier justifie son choix de l’« ouverture » – Le Monde
Le feuilleton des régionales en Provence-Alpes-Côte d’Azur (PACA) n’en finit pas d’empoisonner la vie du parti Les Républicains (LR). Après le dépôt de sa liste en préfecture, mercredi 12 mai, Renaud Muselier, le président sortant LR de la région et candidat à sa propre réélection, a tenu, vendredi, une conférence de presse pour la rendre publique. Objectif : désamorcer la bombe qu’a été pour son parti sa tentative d’alliance avec La République en marche (LRM) dès le premier tour du scrutin régional de juin.
Si M. Muselier a accepté, après une commission d’investiture agitée de LR, de ne prendre aucun ministre ni parlementaire de la majorité dans sa liste, il en a finalement aussi exclu les figures de premier plan de son propre parti. Ainsi, le sénateur des Alpes-Maritimes Philippe Tabarot, le député du Vaucluse Julien Aubert ou encore le député des Bouches-du-Rhône Eric Diard, tous LR, ont vu leurs noms disparaître du dossier de candidature. Une situation qui a agacé à droite. D’autant que le renoncement de Sophie Cluzel, la secrétaire d’Etat aux personnes handicapées et potentielle tête de liste LRM en PACA, n’a pas aidé. Pour certains cadres de LR, c’est la preuve qu’il s’agit bel et bien d’une alliance, n’en déplaise à Renaud Muselier, qui ne cesse de clamer qu’il ne verse pas dans « les accords d’appareil ».
Invité de BFM-TV vendredi matin, le député du Loir-et-Cher et numéro deux de LR, Guillaume Peltier, a demandé « à titre personnel » que son parti retire son soutien au président de la région PACA. « Cet accord ne faisait aucun doute, s’énerve auprès du Monde Bruno Retailleau, sénateur de Vendée et président des élus LR au palais du Luxembourg. Il a pour seul objectif de contribuer à nous démolir ! Seuls les ravis des santons de Provence pouvaient en douter. Par naïveté ou par complicité. »
Quinze personnes issues de la « majorité présidentielle »
Lors de sa conférence de presse, Renaud Muselier, qui était accompagné de Christian Estrosi et d’Hubert Falco, les maires de Nice et de Toulon, qui viennent de quitter LR en dénonçant la « dérive » du parti de droite, a cherché à calmer les tensions en assurant que le scrutin à venir était avant tout local.
« Le seul traître, c’est Thierry Mariani », affirme M. Muselier
« Ma liste est celle des territoires d’abord », a-t-il expliqué, rappelant être « un chiraquien et un sarkozyste ». « A la logique du bunker, je préfère la dynamique de l’ouverture, à la logique de l’insulte, j’imposerai celle du respect, a-t-il répondu à ses détracteurs. L’hystérie du moment montre qu’on a besoin de liberté face aux appareils politiques et aux logiques sectaires. » Pour M. Muselier, ceux qui se « compromettent » en n’appelant pas à voter pour lui sont des « irresponsables » et soutiennent « le seul traître : Thierry Mariani », le candidat du Rassemblement national (RN), donné en tête du premier tour par des sondages récents.
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