Réforme des retraites : reculer l’âge légal de départ à 64 au lieu de 65 ans, quelles différences ? – Europe 1

Baptiste Morin et Chloé Lagadou, édité par Gauthier Delomez

Réforme des retraites, des mots qui cristallisent les tensions dans les partis d’opposition et chez beaucoup de Français. Le gouvernement doit présenter le texte ce lundi, et selon les dernières tendances, il devrait proposer un âge légal de départ à 64 ans au lieu de 65. Quelles sont les différences entre ces deux limitations ? En réalité, l’exécutif a calculé que reporter l’âge légal de départ à la retraite à 64 ans rapporterait 22,1 milliards d’euros, contre 32,8 milliards à 65 ans, soit un différentiel de 10,7 milliards d’euros.

Dans les deux cas, il y a des pensions non versées – donc des économies – et des nouvelles cotisations sociales encaissées – donc des recettes.

Prendre en compte les mesures d’accompagnement

Aussi, dans les deux cas, reporter l’âge légal de départ représente un gain brut. Or, il faut prendre en compte le coût de la réforme, comme par exemple les allocations versées plus longtemps aux seniors qui ne retrouveraient pas un emploi avant leur retraite. Effectivement, le taux d’emploi des 60-64 ans est inférieur à 40%.

Il faut aussi prendre en compte les mesures d’accompagnement, comme la retraite minimum à 1.200 euros par mois et les dispositifs de pénibilité ou de carrières longues qui permettront de partir avant l’âge légal.

Les Parisiens divisés sur le sujet

Dans tous les cas, selon de récents sondages, une majorité de Français se positionne contre ce projet de réforme. À Paris, dans le 15e arrondissement, Europe 1 a rencontré des passants opposés au projet du gouvernement. “Il faut travailler plus pour nos enfants et petits-enfants. Il me reste encore quelques années à travailler, mais je pense que j’aurais travaillé moins s’il n’y avait pas eu cette réforme”, affirme cette Parisienne résignée au micro d’Europe 1.

“Pour les professions difficiles, 65 ans, c’est tard”, regrette une dame rencontrée un peu plus loin. “On ne peut pas comparer le travail d’un ouvrier en usine et de quelqu’un qui est derrière un bureau. Le problème aussi, c’est que les jeunes qui font des études très longues, ça déplace tout. Pour mes enfants, ça m’inquiète”, confie-t-elle.

Un autre passant souligne qu’il s’agit “vraisemblablement d’une nécessité, étant donné que les gens vivent de plus en plus vieux, qu’il faut forcément apporter les cotisations pour ceux qui sont à la retraite”. “Il faut une réforme car le système est presque au bout”, convient une nouvelle Parisienne. “Il y aura un jour où on aura plus de retraités que de gens au travail”, avance-t-elle sur Europe 1.

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