Réforme des retraites : “Macron dit tout et son contraire”, selon Polony – RTL.fr

Ce lundi 9 décembre a été une journée noire dans les transports, et ce sera sans doute pareil mardi 10. Mais les choses bougeront peut-être mercredi 11 avec la prise de parole d’Édouard Philippe qui doit fixer les grandes lignes de la réforme. On a l’impression d’une énorme cacophonie mais dans laquelle les politiques sont inaudibles.

En fait, le premier élément marquant, c’est justement que la cacophonie dure depuis des mois. Et qu’on ne sait absolument plus où se situe exactement Emmanuel Macron. Il avait fait campagne sur une réforme vers un système universel, tout en garantissant qu’il n’y aurait pas de recul de l’âge de départ en retraite. Depuis il dit tout et son contraire alors qu’une majorité de Français était pour un système universel.

Pourquoi ça coince à ce point ? Parce qu’en fait, il n’y a personne, politiquement, qui soit capable de proposer un projet alternatif. En face du gouvernement, on trouve les syndicats, bien sûr. Mais ce mouvement dépasse la simple réforme des retraites. Et c’est ce qui rend les choses politiquement explosives.

Mélenchon et Le Pen main dans la main ?

Pourtant on entend des voix, par exemple chez les LR ou la France insoumise, pour critiquer les choix du gouvernement. D’un côté, la droite classique qui trouve, comme Édouard Philippe, que le recul de l’âge de la retraite est l’alpha et l’oméga de la réforme. Ce qui est d’ailleurs assez compliqué puisqu’on leur répète depuis des mois qu’Emmanuel Macron est le président dont rêvait la droite… La preuve, c’est que ces retraités favorisés, qui échapperont à la réforme, ont voté massivement pour lui.

De l’autre côté, regardez le psychodrame autour des propos de Jean-Luc Mélenchon sur le RN. Un journaliste, dans la manifestation de jeudi dernier, interrogeait Mélenchon : “Vous manifestez aux côtés de sympathisants du RN ça vous dérange pas ?”. Comme si on les reconnaissait à l’œil nu… Réponse de l’intéressé : “Un salarié, quel que soit son bord politique, défend son intérêt avec les autres”. Et d’ajouter que Marine Le Pen, qui appelait à manifester, avait visiblement fait un progrès en direction de l’humanisme. Tollé immédiat.

La réforme n’est pas le seul problème

Mais alors comment interpréter ce tollé ? L’obsession des analystes, c’est cette idée d’une jonction des supposés populistes des deux bords. Mais c’est Emmanuel Macron qui ne cesse de se présenter comme incarnant le camp progressiste face aux populistes, qui donc, sont censés être semblables. En fait, tout cela relève d’un jeu de rôles. Des partis d’opposition cherchent à capter la colère, et en face, on a très peur que cette colère ne soit majoritaire, donc, on alerte sur cette jonction dangereuse, même si elle ne se fait pas.

Ceux qui étaient dans les rues jeudi sont à mille lieues de ces débats politiciens. Ils ne sont pas dans une jonction des populistes, ce n’est pas leur problème. Ils expriment une colère générale contre l’appauvrissement du pays, le recul des droits et l’injustice sociale qui dépassent de beaucoup cette réforme des retraites. Et pour l’instant, ça n’a pas de débouché. Ce qui est une chance pour Emmanuel Macron, garant de l’ordre et de la continuité économique.

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