Réforme des retraites : l’intersyndicale galvanisée par le succès de la mobilisation et des manifestations – Le Monde

Les membres de l’intersyndicale s’expriment devant la presse après la journée d’action contre le projet de loi de réforme des retraites, à Paris, jeudi 19 janvier.

Monter en puissance sans épuiser les troupes. Après avoir réussi, jeudi 19 janvier, leur première démonstration de force contre la réforme des retraites, les huit principaux syndicats de travailleurs et cinq mouvements de défense de la jeunesse veulent tirer parti de ce succès pour installer la contestation dans la durée. Plus que jamais résolus à maintenir la pression sur le pouvoir exécutif, ils ont annoncé une nouvelle journée nationale d’action pour le 31 janvier. Leur objectif est simple – dans son énoncé : obtenir le « retrait » d’un projet qu’ils jugent « inacceptable » et contraire aux « intérêts de la population ».

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Cette décision sur la suite des opérations a été prise à l’issue d’une réunion de l’intersyndicale, qui s’est tenue, jeudi soir à Paris, dans les locaux de Solidaires, l’une des treize organisations impliquées dans la lutte. Le résultat des discussions était guetté avec curiosité, car certains protagonistes, comme la CGT, plaidaient pour des initiatives reconductibles chaque jour. Cette option-là a « commencé » à être évoquée lors des échanges de jeudi soir, mais elle n’a pas prospéré, faute de recueillir l’unanimité, selon Marylise Léon, la numéro deux de la CFDT : « partir » de cette façon au « début » d’une mobilisation « n’est pas la bonne stratégie », a-t-elle expliqué, en réponse aux questions de journalistes. Pour la dirigeante cédétiste, il est plus efficace de « se concentre[r] sur des dates que l’on décide collectivement ».

Pour autant, les protestataires ne vont pas rester les bras ballants d’ici au 31 janvier. Ils appellent à occuper le terrain, notamment le 23 janvier, jour de la présentation en conseil des ministres du projet de loi relatif à la réforme. « L’important est qu’il y ait un feu roulant d’actions qui montre que, tous les jours, les salariés sont déterminés à ne pas laisser ce gouvernement tranquille », a martelé Catherine Perret, secrétaire confédérale de la CGT : rassemblements devant les préfectures, retraites aux flambeaux, concerts de casseroles, assemblées générales… Le but est d’être identifié dans l’espace public et d’entretenir la flamme de la révolte.

600 000 signatures

Dans certains secteurs d’activité, il n’est pas exclu que la situation se durcisse. Ainsi, la fédération nationale de la CGT dans les industries chimiques a lancé un appel à la grève de quarante-huit heures, à partir du 26 janvier, et de soixante-douze heures, à partir du 6 février, sachant qu’il pourrait être proposé aux salariés de procéder à « l’arrêt des installations de raffinage ». « On est parfaitement conscients qu’une journée ne suffira pas pour faire reculer le gouvernement », avait déclaré, le 12 janvier sur BFM-TV, Eric Sellini, le coordinateur national CGT à TotalEnergies, en reconnaissant que l’approvisionnement en carburant des stations-service était susceptible d’être touché. Durant la semaine du lundi 23 janvier, la fédération CGT des mines et de l’énergie prévoit également « d’ancrer la grève reconductible dans les entreprises », d’après son secrétaire général, Sébastien Menesplier : les modalités retenues devraient s’inscrire dans celles choisies par la CGT chimie.

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