Réforme des retraites : l’exécutif cherche à temporiser – Le Monde

Le président de la République, Emmanuel Macron, rencontre les partenaires sociaux à l’Elysée, mardi 6 juillet.

Après le temps de l’agitation, voici venu celui de la temporisation. Emmanuel Macron avait éveillé la curiosité des uns et attisé les peurs des autres en évoquant, au détour de la première étape de son tour de France, début juin dans le Lot, l’idée de relancer la réforme des retraites. Soucieux de balayer une longue année de crise sanitaire et impatient d’enfiler à nouveau son costume de réformateur, le chef de l’Etat avait, à la façon d’un « teasing », laissé entendre que la « mère des réformes », signerait le dernier acte de son quinquennat. « L’immobilisme n’est pas une option », affirmait alors son entourage.

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Le président de la République semble aujourd’hui pressé d’attendre. Sa rencontre, mardi 6 juillet, avec les huit dirigeants des grandes centrales syndicales (CFDT, CGT, FO, CFE-CGC, CFTC) et patronales (Medef, CPME, U2P), en présence du premier ministre, Jean Castex, et des ministres Bruno Le Maire (économie) et Elisabeth Borne (travail), aura confirmé que l’heure n’est pas aux grandes décisions. Certes, le sujet a été abordé lors des trois heures de réunion à l’Elysée. Mais « sans que le président ne nous ait dévoilé ses intentions », a confié Geoffroy Roux de Bezieux, patron du Medef, en s’interrogeant « sur le timing, surtout avec le variant Delta et la recrudescence » de l’épidémie de Covid-19.

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Que les partenaires sociaux se soient, quasi unanimement, opposés à une éventuelle réforme à la hussarde qui serait mise en œuvre avant l’élection présidentielle de 2022, pèse incontestablement dans les hésitations présidentielles. Difficile d’avancer sans alliés. Et si un cadre de la Macronie reconnaît au chef de l’Etat un profil suffisamment « rock and roll » pour « y aller quand même sur le mode “même pas peur” », le premier ministre l’aurait averti du danger. « Jean Castex connaît très bien les partenaires sociaux, ça lui permet de voir les emmerdes puissance 25 », glisse un proche du locataire de Matignon. L’irruption du variant Delta, à même de relancer l’épidémie à la rentrée a, aussi, « rebattu les cartes », pense un conseiller de l’exécutif.

« Il ne faut pas braquer les gens »

« Il y a une volonté générale de se hâter lentement », observe, sur le ton de la plaisanterie, Gilles Le Gendre, député de 2circonscription de Paris pour le parti présidentiel, La République en marche (LRM). A en croire ce « marcheur », difficile, toutefois, de « laisser le sujet à l’état gazeux ». Emmanuel Macron doit parler, clarifier ses intentions, donner sa « feuille de route » pour la dernière partie de son mandat et au-delà, plaide l’élu. « Le président doit donner sa vision, l’intendance suivra ! », abonde Stanislas Guerini, délégué général de LRM.

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