Réforme des retraites: le ton monte avant les vœux de Macron – Le Figaro

Tous les regards se tournent désormais vers Emmanuel Macron. Le président de la République, d’ordinaire omniprésent et sur tous les fronts, se fait discret depuis le début du conflit sur la réforme des retraites. Depuis son appel le 21 décembre à une «trêve» qui n’a pas eu lieu, le chef de l’État s’est retiré, puis a passé quelques jours au fort de Brégançon (Var), avec son épouse, où il était encore dimanche. Mardi soir, alors que les blocages dans les transports durent, que le gouvernement et la CGT campent sur leurs positions, le chef de l’État adressera ses traditionnels vœux aux Français. Une allocution très attendue, dans un climat social particulièrement sensible. Son discours «n’est pas terminé», indique l’Élysée. Il s’agit pour le président d’adresser un «message de considération pour les Français, comme chaque année, avec une attention particulière envers ceux qui souffrent, qui n’ont pas pu rejoindre leurs proches». Certains dans la majorité souhaitent qu’il esquisse à cette occasion «un objectif de sortie de crise», «une méthode», mais Emmanuel Macron devrait «prendre de la hauteur», rappeler «l’esprit de la réforme» et sa volonté de façonner «l’État-providence du XXIe siècle». «Ce n’est pas un discours de politique générale, corrige son entourage. Le calendrier a été fixé par le premier ministre. Le président aura à cœur de formuler un message d’apaisement, de rassemblement.»

Le mouvement contre la réforme des retraites, qui dure depuis 25 jours, est désormais plus long que celui de 1995. Dans la majorité, certains s’inquiètent de voir perdurer la crise. «Après un ande “gilets jaunes”, on ne peut pas laisser le pays dans cette situation de contestation larvée», s’impatiente un parlementaire, en première ligne sur le dossier des retraites. Une nouvelle journée nationale de manifestations est prévue le 9 janvier, deux jours après la reprise des négociations à Matignon avec les partenaires sociaux. «En janvier, ce sera quitte ou double, fait savoir un responsable de la CGT. Le gouvernement a pour l’instant perdu sur deux tableaux, celui de la bataille de l’opinion et celui du fond du dossier. La rhétorique sur la prise d’otages n’a pas du tout fonctionné, il n’y a pas eu de trêve pendant lesfêtes, et ilsn’ont toujours pas convaincu les Français de l’urgence de réformer les retraites.»

On ne cherche ni à cliver artificiellement, ni a stigmatiser, mais à désigner les responsabilités

Matignon

En attendant, la tension est montée d’un cran entre l’exécutif et la CGT, ce week-end. Samedi, environ 10.000 personnes ont manifesté contre la réforme. Le secrétaire général de la centrale syndicale, Philippe Martinez, a accusé le gouvernement d’organiser le «bordel» et de jouer le «pourrissement» du mouvement social, dans un entretien au Journal du dimanche. De son côté, Jean-Baptiste Djebbari, secrétaire d’État aux Transports, a dénoncé le «refus systématique de toute réforme» du syndicat. «On ne cherche ni à cliver artificiellement, ni à stigmatiser, mais à désigner les responsabilités, argue-t-on à Matignon. Ceux qui manifestent jusqu’au 6 janvier sont les syndicats qui refusent la suppression des régimes spéciaux. Or on ne pliera pas là-dessus. Certes, la sortie de crise est lente, mais la situation s’améliore, il y a de plus en plus de métros et de trains, de moins en moins de grévistes.» Le premier ministre, Édouard Philippe, qui a passé quelques jours en Normandie, sera de retour à Matignon en milieu de semaine pour préparer les prochaines consultations.

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