Réforme des retraites : le « dîner de famille » où Emmanuel Macron a tenu la ligne des 65 ans – Le Monde

Emmanuel Macron sur le perron de l’Elysée, le 7 décembre 2022.

A l’Elysée, mercredi 7 décembre, le dîner avait un air de déjà-vu. Le menu, il est vrai, était presque identique à celui qui fut offert aux convives deux mois plus tôt. Tout comme l’ordre du jour qui leur était proposé : les retraites. Mais le chef de l’Etat tenait à « caler la méthode », explique un participant de ces agapes.

Emmanuel Macron, sa première ministre, Elisabeth Borne, le président du MoDem, François Bayrou, le secrétaire général du parti Renaissance, Stéphane Séjourné, les chefs de file des macronistes à l’Assemblée et au Sénat, Aurore Bergé et François Patriat, ainsi que le maire (Horizons) du Havre, Edouard Philippe, épaulé par le plus actif des retraités de la politique, Richard Ferrand, ancien président de l’Assemblée nationale, se sont donc retrouvés dans l’un des salons du rez-de-chaussée de l’Elysée pour parler, une fois de plus, de la réforme incontournable et, peut-être, la plus délicate du second quinquennat. A leurs côtés, le ministre du travail, Olivier Dussopt.

Fin septembre, Emmanuel Macron avait cédé, notamment face à François Bayrou, qui, redoutant une grogne sociale, avait plaidé pour laisser un temps à la concertation. Deux mois ont passé et si des points de passages ont été identifiés sur les carrières longues, les retraites minimales, l’emploi des seniors, la question du recul de l’âge de départ à la retraite à 65 ans reste une ligne rouge. Ces deux mois ont été utiles, a fait valoir la première ministre. Mais attendre davantage ne servirait à rien, pense le président.

« Calendrier arrêté »

De retour d’une tournée internationale, Emmanuel Macron était décrit comme « remonté », « vif » et « combatif ». Le dîner élyséen devait le démontrer : le chef de l’Etat ne veut plus tergiverser. « Je reste pleinement mobilisé sur les sujets nationaux », avait-il prévenu à Paris Match dans l’avion présidentiel qui le ramenait de Louisiane (Etats-Unis). Le maire de Pau a eu beau persister, réclamant plus de « pédagogie » concernant une réforme que la population n’a, à ses yeux, toujours pas comprise, aucun sursis ne semble plus possible. Malgré l’usage de citations latines censées argumenter ses positions, le centriste a été prié par le chef de l’Etat de faire lui-même ce travail d’explication de texte, comme les autres membres de la majorité. « Vous êtes mes invités », a glissé le locataire de l’Elysée, un brin agacé.

Le calendrier est donc arrêté. La réforme sera présentée en conseil des ministres le 11 ou le 18 janvier 2023, pour un passage à l’Assemblée puis au Sénat entre février et mars, et une entrée en vigueur prévue à l’été 2023.

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