Réforme des retraites : la CGT menace de quitter les négociations sur le financement – Le Monde

Au lendemain de l’ouverture de la deuxième séance de la conférence de financement, qui réunit les partenaires sociaux afin de trouver, avant fin avril, les moyens de garantir l’équilibre financier du système de retraite d’ici à 2027, la numéro 2 de la CGT a claqué la porte des négociations en déclarant que le « compromis n’est pas possible ».

« On n’a plus rien à faire à cette conférence des financements », a déclaré Catherine Perret, sur les ondes de Radio Classique, mercredi 19 février. « On n’a pas de temps à perdre. Par contre, on va organiser notre propre conférence, parce que nous avons des propositions en matière de financement très sérieuses et qui sont d’ailleurs partagées au sein de l’intersyndicale » opposée au projet de loi sur les retraites (CGT, FO, Solidaires, FSU, CFE-CGC), a détaillé la secrétaire confédérale de l’organisation syndicale.

Le patron du Medef, « Geoffroy Roux de Bézieux, n’a cessé de dire qu’il voulait reculer l’âge légal de la retraite à 65 ans et, surtout, économiser toujours sur les prestations sociales. (…) Ce qui m’alerte, c’est que le Medef et le gouvernement, c’est le même combat », a poursuivi cette haute dirigeante et négociatrice retraite de la centrale de Montreuil.

La CGT moins affirmative

Une décision que Laurent Pietraszewski a immédiatement regrettée. « Je regrette qu’un grand syndicat représentatif français claque la porte de ce type de dialogue, car je crois que c’est un dialogue où la CGT a sa place », a réagi, juste après sur RMC/BFMTV, le secrétaire d’Etat aux retraites. « Je regrette toujours que les partenaires sociaux n’aillent pas au bout des temps, des opportunités qui leur sont offertes », a-t-il ajouté.

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Dans un communiqué publié quelques heures après l’annonce de Mme Perret, la CGT réclame « la prise en compte de ses propositions ». Moins affirmative que Mme Perret, la confédération ajoute qu’« en l’absence de réponse elle posera dès la semaine prochaine à ses instances dirigeantes la question de la pertinence de maintenir sa présence à une conférence qui n’aurait dès lors comme seul objectif que de discuter autour d’un déficit budgétaire créé de toutes pièces ».

Le gouvernement a lancé fin janvier avec les partenaires sociaux la conférence de financement qui avait été proposée par la CFDT afin d’éviter la fixation d’un âge pivot fixé progressivement à 64 ans entre 2022 et 2027 et en dessous duquel il n’aurait pas été possible de partir avec une retraite complète.

« On est dans la phase de préparation d’une conférence dont le nom n’est pas encore défini, qui pourrait s’intituler contre-conférence », a précisé Eric Beynel, porte-parole de Solidaires, qui n’a pas été convié à la conférence de financement organisée par le gouvernement. Les syndicats opposés au projet se pencheront sur l’égalité femmes-hommes, la pénibilité, le financement, a précisé M. Beynel. Cette conférence parallèle pourrait démarrer en mars, avec des initiatives à Paris et aussi en régions, selon lui. Interrogées par l’AFP, la CFE-CGC et FO n’avaient pas réagi dans l’immédiat.

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