Réforme des retraites : 121 000 manifestants ont défilé en France, dont 15 000 à Paris – Le Monde

A Marseille, le 6 février.

A Marseille, le 6 février. Daniel Cole / AP

« Retrait d’un projet injuste et dangereux ! » Depuis le début de la mobilisation contre la réforme des retraites il y a deux mois, le mot d’ordre de la CGT, FO, Solidaires, de la FSU et d’organisation de jeunesse (UNEF, MNL, UNL) n’a pas changé. Tandis que le texte a démarré cette semaine son parcours à l’Assemblée nationale, les opposants au projet sont descendus dans la rue, jeudi 6 février.

Pour cette neuvième journée interprofessionnelle contre la réforme des retraites, quelque 121 000 personnes ont manifesté jeudi en France, dont 15 000 à Paris, selon des chiffres du ministère de l’Intérieur. La CGT a de son côté comptabilisé 130 000 manifestants à Paris.

Nos journalistes étaient dans le cortège parisien :

« Loin d’être à la fin du mouvement »

« La mobilisation est là. Ceux qui refusent de la voir doivent ouvrir les yeux », a affirmé le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez, peu avant le départ du cortège parisien. « On est loin d’être à la fin du mouvement », a-t-il assuré,tout en dénonçant la « pseudo loi » en cours d’examen à l’Assemblée nationale.

Selon les préfectures ou la police, les manifestants étaient 5 300 à Lyon, 4 500 à Marseille, 2 700 à Rennes, 3 500 à Toulouse ou Bordeaux, 1 700 à Lille, 1 600 à Clermont-Ferrand ou Nice, 1 300 à Dijon, 1 100 à Perpignan.

Lors du huitième appel à une journée interprofessionnelle le 29 janvier, la mobilisation avait marqué le pas, avec 108 000 manifestants en France selon le ministère de l’intérieur, contre 249 000 lors de la journée précédente, le 24 janvier.

A Bordeaux, des manifestants ont érigé un « mur du mépris » pour dénoncer la politique gouvernementale et la répression policière. Faite de parpaings, la barricade a bloqué l’entrée principale du rectorat. « C’est le mur du mépris, car on n’a aucune réponse de la part de notre ministère depuis plusieurs mois, plusieurs semaines », sur la réforme du bac et des retraites, a déclaré Jean-Pascal Meral (SNES-FSU).

A Nice, une cinquantaine de pompiers en grève depuis juin se sont allongés sur les rails du tram, bloqué pour 24 heures comme la plupart des bus. « Même si on est peu, on restera », a assuré Benjamin Vuolo, 52 ans, élu du syndicat autonome des pompiers et engagé contre la réforme qui reporte leur âge de départ de 57 à 59 ans.

A Tours, les avocats vêtus de leur robe, d’un masque blanc et d’un foulard rouge, ont formé une chaîne humaine avant d’assister en silence à l’audience solennelle de rentrée du tribunal.

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Nouvel appel le 17 février ?

La suite du mouvement doit être décidée lors d’une réunion au siège de la CGT en fin de journée. « Le 17 février, premier jour de passage du texte dans l’hémicycle, est une bonne date pour un nouvel appel », a suggéré Eric Beynel, porte-parole chez Solidaires. Le syndicat Unsa-RATP, premier syndicat de la régie des transports parisiens, a lui appelé à un « lundi noir » dans les transports ce 17 février.

Interrogé jeudi matin sur CNews, le secrétaire général de FO, Yves Veyrier, a de nouveau dénoncé la réforme comme « une erreur historique ». Quant à la poursuite du mouvement, « évidemment c’est compliqué, le mouvement a été très long, le gouvernement est obstiné », mais « nous allons essayer de trouver des moyens » pour maintenir la mobilisation, a-t-il lancé.

Les travaux ont démarré cette semaine au sein de la commission spéciale de l’Assemblée nationale, qui doit examiner plus de 20 000 amendements, dont 19 000 des députés de la France insoumise (FI). La CFDT, favorable à un système « universel » par points, fait du lobbying auprès des députés pour améliorer les textes et a travaillé en ce sens sur des amendements, de même que la CFTC et l’UNSA. De son côté, FO a écrit aux parlementaires pour qu’ils « n’approuvent pas » le projet de loi et qu’ils « demandent au gouvernement d’y renoncer ».

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Dans la rue, des actions se sont poursuivies cette semaine, organisées notamment par des fonctionnaires (police scientifique, éboueurs, égoutiers…). Les avocats, en grève depuis un mois, ont été reçus une seconde fois cette semaine par le premier ministre, Edouard Philippe, et vont décider de la suite du mouvement vendredi. Les salariés du secteur de l’énergie restent aussi mobilisés, notamment dans le traitement de déchets et le nucléaire.

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