Reconnaissance faciale : l’alliance de Clearview AI et du département américain de l’immigration fait des vagues

Reconnaissance faciale : l'alliance de Clearview AI et du département américain de l'immigration fait des vagues

Le ministère américain de la sécurité intérieure (DHS) a signé un contrat avec Clearview AI pour permettre à l’Immigration and Customs Enforcement (ICE) d’accéder à la technologie de la société controversée de reconnaissance faciale.

Tech Inquiry, un organisme à but non lucratif de surveillance des technologies et des droits, a repéré des documents révélant l’accord passé. La commande, d’un montant de 224 000 dollars, signée le 12 août dernier, concerne des « licences Clearview » relatives à des « composants de technologie de l’information », mais aucune autre information n’a été rendue publique. Le contrat durera jusqu’au 4 septembre 2021.

Tech Inquiry a soumis une demande au titre de la loi relative à l’accès à l’information (Freedom of Information Act) pour les contrats passés entre Clearview AI et ICE. Selon l’organisation, ICE a reçu quatre offres pour le contrat et Clearview a été sélectionnée.

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Système de surveillance controversé

L’association entre la technologie de recherche par reconnaissance faciale et l’ICE, un département déjà entouré de controverses en raison de ses centres de détention, pourrait être une combinaison explosive. Ce n’est pas la première fois que l’ICE s’appuie sur le machine learning et les systèmes de reconnaissance faciale. Le FBI et l’ICE ont tous deux utilisé les registres des permis de conduire dans la recherche d’immigrants sans papiers.

Clearview AI, basé à New York, fournit un outil de recherche basé sur une base de données de milliards de photos extraites de sources publiques sur internet. Clearview AI affirme que le service sert uniquement à « identifier les auteurs et les victimes de crimes » et a été utilisé pour retrouver des « centaines » de criminels. « Clearview AI n’est pas un système de surveillance et n’est pas construit comme tel », souligne la société. « Par exemple, les analystes téléchargent des images de scènes de crime et les comparent à des images accessibles au public. ».

Le PDG de Clearview AI, Hoan Ton-That, raconte à Business Insider que la technologie est utilisée par l’Unité d’enquête sur l’exploitation des enfants de la Sécurité intérieure, lui permettant de « sauver des enfants dans tout le pays des abus et de l’exploitation sexuels ».

Haussement de ton

En mai dernier, l’Union américaine des libertés civiles (ACLU) a intenté un procès alléguant que ClearView AI viole la loi de l’Illinois sur la confidentialité des informations biométriques et « représente une menace sans précédent pour notre sécurité et notre sûreté ».

Des entreprises technologiques comme Google, Microsoft et Facebook ont également envoyé des lettres de cessation à l’entreprise, exigeant que Clearview AI cesse de gratter les images de leurs plateformes et services. IBM, Microsoft et Amazon se sont engagés à ne plus vendre de logiciels de reconnaissance faciale aux forces de l’ordre pour des raisons de protection de la vie privée et de surveillance.

En juillet, le bureau du commissaire à l’information britannique (ICO) et le bureau du commissaire à l’information australien (OAIC) ont annoncé une enquête conjointe après une fuite de données qui s’est produite en février de cette année. L’incident de sécurité a révélé la liste des clients de Clearview AI, dont la majorité sont des organismes chargés de l’application de la loi aux Etats-Unis. Les noms des clients, leurs comptes et le nombre de recherches qu’ils ont effectuées ont fait l’objet de fuites.

Source : ZDNet.com

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