Rassemblements dans toute la France après le suicide d’une directrice d’école à Pantin – Le Monde

Au jour des obsèques de Christine Renon, enseignants et directeurs vont lui rendre hommage et dénoncer, par le même temps, leurs conditions de travail.

Publié aujourd’hui à 09h52, mis à jour à 10h36

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L’émotion, la colère, l’indignation ne s’éteignent pas, quelque dix jours après le suicide, dans son établissement, d’une directrice d’école maternelle à Pantin, en Seine-Saint-Denis. Jeudi 3 octobre, jour des obsèques de Christine Renon, des enseignants et des directeurs d’école font grève et manifestent dans plusieurs villes de France afin de rendre hommage à leur collègue et de dénoncer leurs conditions de travail. Des rassemblements sont prévus devant les locaux de l’éducation nationale à Bobigny, comme dans de nombreux départements.

Dans une tribune publiée sur le site de FranceInfo, un collectif des directeurs d’école de Pantin évoque « la dégradation de [leurs] conditions de travail et toutes les responsabilités qui reposent sur [leurs] épaules » : sécurité, tâches matérielles, relations avec les parents, la municipalité ou l’inspection, accueil inadapté pour les élèves handicapés… Ils regrettent les « salaires très bas » et « la pression institutionnelle permanente ».

« L’éducation nationale, le ministre et ses représentants doivent urgemment prendre acte du geste désespéré de notre collègue et de son dernier témoignage [avant son suicide, Mme Renon a rédigé une lettre] et réagir en conséquence. Son geste ne peut pas être minoré, parce qu’il est révélateur de la souffrance au travail partagée par l’ensemble des personnels de l’éducation nationale au regard de la dégradation continue et permanente de leurs conditions actuelles de travail, en Seine-Saint-Denis et au-delà. »

Lire pour comprendre le contexte : A Pantin, émotion et colère après le suicide d’une directrice d’école maternelle

Un « comité de suivi de la fonction de directeur »

Une pétition réclamant « une toute autre qualité de vie au travail » lancée par une intersyndicale avait recueilli jeudi plus de 85 000 signatures.

Interrogé jeudi sur RTL, le ministre de l’éducation, Jean-Michel Blanquer, a admis que la situation n’était « pas satisfaisante ». Il a annoncé « l’ouverture d’un comité de suivi de la fonction de directeur, auquel les organisations syndicales seront évidemment conviées, ainsi que des directeurs d’école de différents terrains de France ».

Accusé d’avoir été moins présent après la mort de Mme Renon qu’après celle de Jacques Chirac, M. Blanquer a dénoncé de « vaines polémiques ». « Bien sûr qu’il faut rendre hommage à Christine Renon et bien sûr qu’il faut rendre hommage à Jacques Chirac, a-t-il répondu. Quand on est vraiment dans la peine et dans la volonté de construire pour le bien des enfants et des personnels, on s’épargne ces reproches qui n’ont pas de sens. »

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