Qui sont les militants d’extrême droite interpellés à Paris après le match France-Maroc ? – Le Monde

L’un participait aux meetings d’Eric Zemmour et affirme vouloir entrer dans la gendarmerie, un deuxième fait partie de groupes de messagerie intitulés « Hitler » ou « ANTI PD », un troisième tente de supprimer une application de messagerie sécurisée de son téléphone avant que les enquêteurs ne s’en emparent, sans succès.

Trente-huit personnes proches de l’extrême droite radicale ont été interpellées, mercredi 14 décembre, après la demi-finale de la Coupe du monde de football qui opposait la France au Maroc. Parmi eux : quinze « fichés S ».

Lire aussi : Après le match France-Maroc, 266 interpellations, dont 167 à Paris, la gauche dénonce des « ratonnades » de l’ultradroite

Il est précisément 22 h 05, le coup de sifflet final vient à peine de résonner, libérant une marée bleue dans les rues de la capitale. Mais un attroupement mêlant cagoules et « moyens offensifs » attire le regard des policiers, à la sortie d’un bar du 17e arrondissement de la capitale. En résultent trente-huit placements en garde à vue pour « participation à un groupement en vue de commettre des dégradations ou des violences », certains y ajoutent la « participation avec arme à un attroupement ». Tous font partie de la « mouvance d’extrême droite », selon les enquêteurs.

Lacrymo, matraque télescopique

Âgés de 17 ans à 36 ans, les trente-huit gardés à vue viennent pour la plupart de région parisienne, mais certains ont fait le déplacement depuis Rouen ou Rennes. Beaucoup sont connus pour leur appartenance à divers groupuscules d’extrême droite : de l’ex-GUD aux Zouaves, en passant par Génération identitaire ou le Bastion social, les trois derniers ayant été dissous en conseil des ministres.

Le résultat des fouilles raconte la violence préparée jusqu’au fond des poches, et la tournure qu’aurait pu prendre la soirée : plusieurs lacrymo, une matraque télescopique, un protège-tibia, des cagoules noires ou de camouflage militaire, des gants coqués, ainsi qu’un sac à dos contenant « diverses armes de catégorie D » et des fumigènes, jeté par l’un des interpellés sans que les enquêteurs ne puissent déterminer lequel. Une carte de sapeur-pompier militaire, une carte de légionnaire et une carte de circulation militaire sont également saisies.

Sur ce « fiché S » de 22 ans, ce sont des autocollants du GUD – pour « groupe union défense », un groupuscule ultraviolent d’extrême droite autodissous qui semble revenir sur le devant de la scène radicale – qui ont été retrouvés. Il explique en garde à vue qu’avant le match, il distribuait des tracts devant l’université Paris-II-Panthéon-Assas pour « expulser les gauchistes ». Puis il a filé au bar, avec un ami bien connu de la police comme de la justice : Marc de Cacqueray-Valmenier.

Il vous reste 35.67% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *