Qui sont les Français qui peuvent avoir des masques gratuits? – Le HuffPost

Captures d’écran LCP
Olivier Véran a répondu au député Guillaume Garot sur la question de la gratuité à venir des masques, maintenant qu’ils ont été rendus obligatoires.
CORONAVIRUS – “Si des Français ne peuvent porter des masques pour des raisons financières, c’est notre protection à tous qui sera altérée.” Ce mardi 21 juillet, au lendemain de l’entrée en vigueur du l’obligation du port du masque de protection contre le coronavirus dans les lieux clos, la question de la prise en charge du coût a été posée à l’Assemblée nationale. 

À l’occasion des traditionnelles questions au gouvernement, le député socialiste de la Mayenne Guillaume Garot a effectivement présenté ses inquiétudes au ministre de la Santé Olivier Véran, lui demandant notamment si l’État comptait aider la population à se fournir en protections sanitaires, l’élu estimant que les masques revenaient à environ 200 euros par mois à un foyer avec deux enfants. 

“Le port du masque ne doit pas dépendre du pouvoir d’achat de chacun. Quand allez-vous permettre sa gratuité”, a ainsi lancé Guillaume Garot à l’adresse d’Olivier Véran. 

Gratuité et remboursements sur prescription

Et celui-ci de répondre en expliquant que -conformément à ce qu’appelait de ses vœux Jean-François Delfraissy, le président du conseil scientifique- “les plus précaires” des Français allaient effectivement pouvoir obtenir gratuitement des masques, grâce à un effort “relancé” par l’État.

Olivier Véran a notamment évoqué parmi ces précaires ceux qui “bénéficient de la complémentaire santé solidaire”. Par ailleurs, depuis le déconfinement, les bénéficiaires de l’AME (Aide médicale d’État) peuvent également bénéficier de ces masques gratuits. 

“L’État a, tôt, distribué cinq millions de masques gratuits par semaine via les CCAS (Centres communaux d’action sociale, ndlr) et les communes”, a également affirmé le ministre de la Santé, face à un interlocuteur apparemment peu convaincu par la réponse. “Par ailleurs, deux millions de Français -ceux qui sont porteurs de fragilités- peuvent se faire rembourser les masques sur prescription”, a terminé Olivier Véran sur cette question de la gratuité. 

“Des masques, nous en avons en quantité, et nous invitons les Français à les porter massivement”, a-t-il conclu. Mais Olivier Véran n’en avait pas fini avec ce sujet puisque quelques minutes plus tard au cours de cette session de “QAG”, le député insoumis Bastien Lachaud a relancé le débat.

“Nous sommes égaux face à la maladie, nous devons l’être face à la protection”

“Alors que notre pays s’enfonce dans la crise sociale, croyez-vous vraiment que nos compatriotes puissent se permettre de dépenser plus de 200 euros par mois pour se protéger et protéger les autres?”, a demandé l’élu de Seine-Saint-Denis au ministre. Les plus modestes “vont-ils devoir choisir entre nourrir leurs enfants et acheter des masques? Si le masque est obligatoire, ce n’est pas aux familles d’en payer le prix. Nous sommes égaux face à la maladie, nous devons l’être face à la protection”, a insisté Bastien Lachaud. 

Une seconde intervention à laquelle Olivier Véran a choisi de répondre par la démonstration. Retirant un masque lavable blanc, il a décrit l’objet comme pouvant être lavé 30 fois et coûtant 1,80 euro. Un argument qui lui a ensuite servi à faire l’article de la stratégie gouvernementale sur le sujet des masques. 

Moins de déchets, pas de problème de recyclage, des stocks importants, des coûts maîtrisés… Olivier Véran a assuré que la France était suffisamment bien dotée en matière de masques. “Vous posez la question de l’accessibilité des plux précaires à ce type de masques, sachez que dès le début du mois de mai, la France a envoyé plus de cinq millions de masques à destination des plus précaires, distribués par les associations, par les CCAS, par les mairies, par les préfectures… Ces envois vont reprendre à partir de la semaine prochaine.” 

Bercy “ouvert” à l’idée d’aider les ménages modestes

Le ministre a ajouté que des envois postaux seraient prochainement ajoutés au dispositif, “jusque chez les gens lorsque ce sera nécessaire, pour nous assurer qu’ils bénéficient de masques de protection et qu’ils n’aient pas pour cela à dépenser le moindre euro”. 

“Nous invitons évidemment les Français à utiliser autant que possible des masques qui sont lavables, qui sont réutilisables, qui sont recyclables”, a encore martelé Olivier Véran avant de rendre le micro.

Des protections lavables que les entreprises françaises ont fabriqué en masse au plus fort de l’épidémie, au point que des stocks très importants ont désormais été constitués, fruits d’une surproduction. ”À ce jour, il reste 22 millions de masques lavables catégorie 1 ou 2 en stock qui n’ont toujours pas trouvé preneur”, a précisé ce mardi au HuffPost Pierric Chalvin, le délégué général d’Unitex Auvergne-Rhône-Alpes, syndicat professionnel qui fédère les entreprises de la filière textile. Selon lui, aucune entreprise du secteur n’a été sondée, pour l’instant, sur une éventuelle commande publique à destination des plus précaires. 

Interrogé sur le sujet par Le HuffPost, Bercy se dit pour le moment “ouvert” à l’idée d’aider les ménages modestes à acheter des masques et parle d’“un stock de 20 millions” de masques lavables, lié à “la surproduction de certains acteurs au début du mois de juin”. Un stock “divisé par deux” ces dernières semaines grâce à la mission lancée à la min juin par la ministre chargée de l’Industrie, Agnès Pannier-Runacher, pour trouver des débouchés.

À voir également sur le HuffPost: Le port du masque obligatoire dans les lieux publics clos dès “la semaine prochaine”

Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *