Qui est Naftali Bennett, le nouveau Premier ministre israélien ? – LCI
PORTRAIT – Naftali Bennett est devenu ce dimanche, à la faveur d’un jeu de coalition, le 13e Premier ministre d’Israël. Il succède à Benjamin Netanyahu, son mentor.
Fils d’immigrants américains, ce natif d’Haïfa débute sa carrière dans la prestigieuse unité militaire “Sayeret Matkal”. Il restera six ans sous l’uniforme. Après l’armée, diplôme de droit en poche, il prend un premier virage à 180 degrés et se lance dans les nouvelles technologies. Avec un certain succès : avec son entreprise de cybersécurité Cyotta, il devient une figure de la “start-up nation” en Israël avant de vendre sa société pour 145 millions de dollars en 2005.
“Les terroristes doivent être tués, pas libérés”
L’année suivante, il décide de repartir à zéro et fait le saut en politique. Il s’encarte au Likoud, le parti pour lequel a toujours voté sa famille et où il devient le bras droit d’un certain Benjamin Netanyahu. Très proches, les deux hommes prennent rapidement leurs distances. Deux ans plus tard, Naftali Bennett quitte le parti pour diriger le Conseil de Yesha, principale organisation représentant les colons israéliens en Cisjordanie, qui deviendront son fonds de commerce politique, même si lui n’a jamais habité dans l’une de ces implantations controversées.
En 2012, ce père de quatre enfants prend les rênes de Foyer Juif, le parti historique des colons qui s’est ensuite greffé à d’autres micro-partis pour former “Yamina” (À droite). C’est alors qu’il multiplie pendant des années les propos nationalistes musclés. Selon lui, il n’y a pas d’occupation israélienne en Cisjordanie car “il n’y a jamais eu d’Etat palestinien”. Autre déclaration fracassante : les “terroristes doivent être tués, pas libérés”.
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“Un jour de changement”
Pour autant, celui qui a occupé cinq portefeuilles ministériels depuis 2013 n’a jamais montré d’ardeur à transformer ces déclarations en véritable projet politique. “Je suis dans une position confortable, toujours un peu à la droite de Bibi (Netanyahu ndlr). Quand je m’exprime sur les questions diplomatiques ou sécuritaires, il va finir par monter d’un cran pour me rattraper”, reconnaissait le principal intéressé il y a quelques années.
Au fil des ans, il devient une figure incontournable du camp nationaliste, allant du centre droit jusqu’à l’extrême droite. Et se retrouve ainsi sur la voie royale : malgré son faible score aux dernières législatives il y a quelques semaines, il apparait vite comme l’homme providentiel. Mais son ralliement surprise à la nouvelle alliance hétéroclite – qui va de son parti de droite à la gauche en passant par l’appui d’un parti arabe – a été négocié au prix fort. En l’occurrence le poste de Premier ministre jusqu’en 2023. “J’ai choisi ce qu’il fallait faire pour le bien d’Israël“, a expliqué ces derniers jours celui qui devient ce dimanche le premier chef de gouvernement religieux de l’Histoire du pays à porter une kippa.
Ce soir, au moment de savourer sa victoire, Naftali Bennet a joué la carte de l’apaisement, se voulant rassembleur. “Je comprends que ce ne soit pas un jour facile pour beaucoup aujourd’hui, mais ce n’est pas un jour de deuil, c’est un jour de changement, de changement de régime dans une démocratie”.
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