Quels sont les atouts d’un porte-avions nucléaire ? – Le Figaro

INFOGRAPHIE – Plus d’autonomie, plus de puissance… Comme le Charles-de-Gaulle, le porte-avions de nouvelle génération annoncé par Emmanuel Macron sera à propulsion nucléaire.

Pas de retour au diesel pour les marins. Le prochain porte-avions français conservera une propulsion nucléaire. Annoncé à l’horizon 2040, il remplacera le Charles-de-Gaulle entré en service en 2001.

Il devrait atteindre les 75 000 tonnes pour environ 300 mètres de long, contre 42 000 tonnes pour 261 mètres pour son prédécesseur, soit davantage que les porte-aéronefs britanniques, mais moins que les 11 porte-avions américains. Il sera ainsi capable d’embarquer l’avion de combat de nouvelle génération, remplaçant du Rafale, qui sera au cœur du système de combat aérien du futur (SCAF). Ses chaufferies devraient alors développer 220 mégawatts, soit un gain de puissance de 50 %.

Jusqu’à présent, hormis ses homologues américains, le Charles-de-Gaulle est le seul à être propulsé par ce type d’énergie, sanctionnant l’aboutissement d’une filière d’excellence française.

Ses 42 000 tonnes se déplacent grâce à deux réacteurs K15, de 150 mégawatts chacun, à eau pressurisée. Ce sont les mêmes qui équipent, mais en un seul exemplaire, les sous-marins lanceurs d’engins et les sous-marins nucléaires d’attaque de la marine nationale. Ses chaufferies sont situées dans des compartiments séparés, l’ensemble étant intégré dans un vaste caisson, de manière à être isolé du reste du bâtiment et protégé à la fois contre les fuites radioactives et les agressions extérieures. La vapeur générée, en se détendant, actionne deux groupes de turbines reliées par un réducteur aux deux lignes d’arbres d’hélices. Elle fournit aussi l’énergie électrique à l’ensemble des systèmes du navire.

Par ce choix, l’accent est mis sur les avantages du nucléaire auxquels il n’est donc pas question de renoncer :

D’abord une très grande autonomie énergétique, avec entre chaque recharge de combustible une période de pratiquement dix années. Et en conséquence, une disponibilité opérationnelle de l’ordre de 70 %, assortie de missions qui peuvent atteindre plusieurs mois. La moindre fréquence des ravitaillements en mer, est un gage de sécurité et réduit le nombre de bâtiments d’assistance logistique.

Ensuite, le volume restreint des équipements. Sur le Charles-de-Gaulle, chaque réacteur nucléaire s’inscrit dans un cylindre de seulement 10 m de diamètre pour 10 m hauteur, ce qui permet de libérer davantage d’espace pour embarquer du «carburant aviation» ou des armements.

Enfin, la possibilité d’atteindre des vitesses importantes rapidement, environ 30 nœuds en quelques minutes, confère un atout lors des manœuvres d’évitements. Elle permet aussi de générer une vitesse de vent relatif suffisante pour favoriser les catapultages et les appontages des avions.

L’énergie nucléaire est aussi jugée comme étant une énergie sûre et décarbonée, dont le développement participe au maintien au meilleur niveau de l’industrie navale française. Un «made in France» potentiellement visible sur toutes les mers du monde que très peu de marines sont capables d’égaler. Le nombre de porte-aéronefs reste encore limité dans le monde, les «vrais» porte-avions mettant en œuvre des avions conventionnels navalisés, étant encore plus rares à être opérationnels.

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